Basket

BNXT League de basket : au bonheur des clubs belges

Le joueur de Leiden Luuk van Bree et le Malinois Myles Stephens (enfin) opposés en BNXT League : la phase "transfrontalière" a commencé

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"En ayant vu toutes les équipes belges gagner, je vous avoue qu’on ne voulait absolument pas être la première équipe belge à perdre !" L’aveu est honnête, il est signé Lionel Bosco, le coach de Liège Basket. Mission accomplie : son équipe (dernière de la première phase côté belge) s’est imposée mercredi soir contre Leeuwarden, club du nord des Pays-Bas et 6e du classement néerlandais. Parce que oui, cette fois on y est vraiment : après plusieurs mois "chacun chez soi", le basket belge et son homologue néerlandais ont (enfin) croisé le fer en ce début de mois de mars. La phase "transfrontalière" de la BNXT League a commencé et le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’elle a plutôt souri aux clubs belges qui ont… tous gagné leur première confrontation belgo-néerlandaise ! Enfin, presque tous : Charleroi doit encore jouer pour la première fois contre un club néerlandais ce vendredi, face aux Den Helder Suns. A l’image de Liège Basket mercredi soir, il y a donc désormais un statut à défendre pour le club belge : celui de favori.

Un constat que Lionel Bosco tient à nuancer tout de même : "Toutes les équipes belges ont joué à domicile jusqu’ici. Ça va être beaucoup plus compliqué quand on aura quatre ou cinq heures de car dans les jambes pour jouer un match." Mais le carton plein des clubs belges n’est cela dit pas une énorme surprise, au regard des budgets des clubs de chaque côté de la frontière. Les clubs belges ont dans l’ensemble des moyens supérieurs à leurs homologues néerlandais et le niveau sur le parquet s’en ressent évidemment. Ainsi, même si Leeuwarden n’était passé qu’à une victoire de rejoindre le groupe "Elite Gold" (qui réunit les cinq meilleurs clubs belges et les cinq meilleures équipes néerlandaises), il a été dépassé sur le terrain par Liège, dernier de classe côté belge et qui n’avait gagné que deux fois cette saison. Mais qui bénéficie d’un budget cinq ou six fois supérieur à son adversaire du soir.

Le championnat belge un ton au-dessus

Que penser donc de ce "brassage" des cultures basket ? L’effet principal et salué actuellement par les principaux acteurs de cette BNXT League, c’est la bouffée d’oxygène qu’apportent ces nouveaux duels. "Les équipes belges, on les connaît. On les joue quatre fois par an, on les joue en matches amicaux, ça devient répétitif" détaille Brieuc Lemaire, le capitaine liégeois. "Ici ça donne un bol d’air frais au championnat face à des équipes qu’on ne connaît pas, des joueurs qu’on ne connaît pas, des atmosphères qu’on ne connaît pas encore. J’ai vraiment hâte de voir comment la compétition va continuer." Pour les Néerlandais, le constat est un peu plus douloureux, mais le coach de Leeuwarden se veut positif tout de même : "Je suis curieux de voir l’évolution. On a chacun de quoi faire grandir l’autre", souligne Vincent van Sliedregt "Ça va nous forcer tous à regarder un peu en dehors de notre petit horizon habituel, et de trouver une manière de faire progresser notre basket. Le but c’est de rendre nos ligues plus fortes, d’évoluer vers le haut."

A l’heure actuelle le championnat belge est donc clairement un ton au-dessus. "Ça montre que le championnat belge a tout de même un bon niveau. Ça me rassure, parce que beaucoup de gens pensent que le niveau de notre championnat n’est plus aussi bon qu’avant", estime Brieuc Lemaire. "Mais là on l’a vu : toutes les équipes belges ont rivalisé avec les équipes hollandaises alors qu’on ne pensait pas nécessairement que ce serait le cas. C’est une bonne chose pour le basket belge mais il ne faut pas manquer de respect aux clubs néerlandais qui vont sûrement aller gratter quelques victoires." On pense avant tout à Leiden (battu 98-93 par Malines lors du premier match de cette phase) ou Den Bosch (qui n’a perdu que de 3 points à Mons, 88-85) qui pourront clairement poser des soucis à quelques clubs belges dans le "groupe Gold", alors que cela s’annonce peut-être plus compliqué pour les clubs néerlandais du groupe "Silver".

L’autre intérêt de cette BNXT League, c’est qu’elle va aussi désormais proposer quelques oppositions de styles : "Je pense que le championnat belge est un peu plus rugueux que le championnat néerlandais", ajoute Brieuc Lemaire. "On l’a vu dans notre match contre Leeuwarden, qui était une équipe avec beaucoup de shooteurs, un beau jeu et des tirs à distance, alors que nous on est plutôt une équipe qui va vers la raquette, qui va au charbon. Il faudra qu’on s’adapte les uns les autres aux différents styles. Les arbitres aussi vont devoir s’adapter, il y aura des arbitres belges en Belgique mais des arbitres néerlandais aux Pays-Bas, eux aussi vont devoir s’adapter. C’est un beau challenge pour le basket".

Une formule compliquée mais… rafraîchissante

Reste tout de même la question du format, "légèrement alambiqué" et d’ailleurs pas encore tout à fait maîtrisé par tout le monde… Plusieurs spectateurs croisés au Country Hall de Liège avouent devoir encore se plonger un peu plus attentivement dans le règlement pour bien l’assimiler. Entre le nombre d’équipes qui varie d’un pays à l’autre (10 clubs belges, 11 clubs néerlandais), la division des points par deux au moment de la création des groupes Gold et Silver (avec du coup l’application d’un coefficient pour les clubs néerlandais, plus nombreux), puis le retour "chacun dans sa ligue" pour désigner deux champions nationaux avant de… remélanger tout le monde pour couronner le premier champion "transfrontalier"... : la société responsable de cette formule n’a pas lésiné sur les subtilités ! "J’ai dû passer beaucoup d’appels pour comprendre exactement tout le fonctionnement", sourit le coach néerlandais de Leeuwarden. "On ne sait pas encore dire si la formule est idéale, on verra avec le temps. La bonne nouvelle c’est qu’on a osé se lancer. A la fin de la saison on fera un bilan, on verra si on pense que c’est une bonne formule à continuer ou s’il y a des améliorations à apporter."

Mais au moins, maintenant, cette promesse d’un basket "binational" devient enfin concrète. On est encore loin des ambiances de Coupe d’Europe, mais comme le précisent tous les acteurs rencontrés : la formule est rafraîchissante. "Les spectateurs vont aussi voir un autre spectacle, c’est bien aussi pour eux. J’espère qu’ils reviendront de plus en plus, surtout si on engrange des victoires. Même en déplacement, pourquoi pas : il y a moyen de s’organiser un petit week-end en amoureux à Amsterdam, ou même près de la mer puisqu’on va aller jouer aussi dans ces régions", sourit Brieuc Lemaire.

Et comme il y a quelques heures de voyage, cela permettra en plus de se plonger dans le règlement de la compétition pour l’assimiler totalement. Ou comment joindre l’utile à l’agréable…

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