Environnement

Biodiversité : quels sont ces insectes pollinisateurs et comment les attirer dans nos jardins ?

© 2015 Frdric Collin

Temps de lecture
Par Nathalie De Wulf

Les insectes pollinisateurs sont essentiels à l’écosystème, ils contribuent au maintien de la diversité biologique en assurant le cycle perpétuel et la survie de la majeure partie des fleurs, des plantes, des végétaux et donc des fruits, des légumes mais aussi de l’ensemble de la faune qui en est tributaire.

C’est toute une chaîne qui se bâtit autour de ces innombrables battements d’ailes dont dépend la vie, celle de l’homme aussi. Ce n’est pas moins de 85% des plantes comestibles qui dépendent de la pollinisation par les abeilles, pour les autres végétaux, c’est le vent qui crée ce souffle de vie en transportant le pollen.

On porte souvent notre attention sur l’abeille, la reine des insectes pollinisateurs que l’on peut d’ailleurs soutenir en plantant certaines fleurs qui les aident et les protègent. On mesure son rôle primordial dans ce processus de pollinisation tout comme le bourdon mais d’autres insectes contribuent eux aussi au cycle reproducteur des plantes, au maintien de la biodiversité.


Lire aussi : La ville de Leicester aménage ses abribus pour aides les abeilles


Quels sont ces insectes pollinisateurs qui donnent des ailes à la vie ? Comment les attirer dans nos jardins ou leur restituer des parcelles d’accueil dans nos espaces urbains ?

Découvrons cette incroyable fourmilière qui butine sans relâche de fleur en fleur et qui œuvre ainsi au procédé créateur de la vie.

La pollinisation, indispensable à l’écosystème

© Getty Images

Ce procédé de pollinisation essentiel à la vie consiste concrètement en ce transport du pollen d’une fleur jusqu’à l’ovule d’une autre. La fleur sécrète un nectar sucré pour attirer les insectes qui s’en nourrissent en se frottant aux étamines de la plante. Le pollen va ainsi couvrir l’insecte qui butinera de fleur en fleur en laissant un peu de pollen sur l’organe femelle de la seconde fleur. Ces plantes peuvent ainsi produire des graines. L’insecte pollinisateur poursuivra sa petite envolée ainsi de fleur en fleur en les pollinisant et en assurant de ce fait une fonction vitale au sein de la nature.

Dans son article sur le rôle des insectes pollinisateurs et la biodiversité, Futura Sciences souligne l’importance capitale de la pollinisation qu’il qualifie de "service écologique gratuit" et estime que nous n’intégrons pas les mesures de conservation indispensables pour ces insectes qui assurent pourtant la survie des plantes mais aussi de la vie sauvage qui est associée comme celle des rongeurs, des reptiles, des oiseaux, des mammifères.

La préservation des milieux naturels permettrait de maintenir les populations d’abeilles et de contribuer ainsi au développement de la faune et des pollinisateurs comme les guêpes, les diptères, les papillons mais aussi les fourmis, les coléoptères et la faune annexe. C’est tout un écosystème qui est interdépendant et à la merci de la pollinisation assurée par les insectes si essentiels à la biodiversité, à la vie.

Tout un écosystème est impacté par la pollinisation et par conséquent également :

  • les milieux naturels
  • les rendements agricoles et donc la production alimentaire mondiale
  • les fruits et légumes
  • les oléagineux

Assurer la pérennité des insectes pollinisateurs est capital en raison de son incidence directe sur l’environnement et ce compris sur l’humain.

Quels sont ces insectes pollinisateurs ?

© Getty Images

Sur le site de planète animale, on découvre ces insectes si indispensables pour l’écosystème répertorié en sept espèces essentielles d’insectes pollinisateurs.

1. Les abeilles sauvages et domestiques

Elles font partie de la famille des hyménoptères sont les reines de la pollinisation. 80% des plantes sauvages et 75% des cultures sont entièrement dépendantes de ces insectes pollinisateurs. Elles sont essentielles à l’écosystème.


Lire aussi : Et si on pratiquait l’apiculture darwinienne pour protéger les abeilles ?


2. Les bourdons

Tout comme les abeilles, les bourdons appartiennent à la famille des hyménoptères et sont eux aussi sur le podium des insectes pollinisateurs de référence. Leur corps bien poilu favorise le transport du pollen et en fait des pollinisateurs de tout premier choix.

3. Les guêpes et les frelons

Si nous redoutons quelque peu les guêpes en raison de leur piqûre, elles s’avèrent cependant très utiles à plus d’un titre. Elles sont de redoutables prédateurs d’insectes nuisibles comme les pucerons, les chenilles qui se promènent dans nos jardins. Elles sont les championnes de la pollinisation de certaines espèces de plantes comme le fenouil ou encore le figuier dont elle s’octroie l’exclusivité.

Le frelon quant à lui ne déroge pas à la règle et apporte sa réelle contribution au procédé de pollinisation, de façon conséquente également.

4. Les fourmis

Les fourmis sont elles aussi attirées par le nectar produit par les fleurs, elles ne sont donc pas exclusivement intéressées par les pucerons dont elles se régalent. Elles font ainsi partie prenante du processus de pollinisation.

5. Les coléoptères

La famille des coléoptères renferme à elle seule un panel de plus de 300.000 espèces d’insectes. On connaît particulièrement la coccinelle, les scarabées, les hannetons, les lucanes… Elles se distinguent des autres pollinisateurs de par leurs ailes contenues dans un étui rigide. Si ce ne sont pas les insectes pollinisateurs de la plus grande renommée, on ne peut cependant négliger leur contribution réelle à ce processus. Ils auraient même été définis comme étant les premiers insectes pollinisateurs du monde comme le mentionne Planète animale.

6. Les papillons

Les papillons font partie de la famille des lépidoptères et sont des insectes pollinisateurs d’exception. Cette catégorie d’insectes regroupe entre 155.100 et 174.233 espèces, c’est dire toute leur contribution au processus de la vie. C’est grâce à leur petite trompe qu’ils parviennent à capturer le pollen dans les différents recoins de la fleur et de s’abreuver du nectar directement à la source.

7. Les diptères

Que sont ces insectes sous ce nom un peu bizarroïde ? Ce sont en fait et tout simplement les mouches ! Et oui, elles aussi participent à la pollinisation. C’est précisément les syrphes qui renferment 5000 espèces différentes de mouches et qui nous intéressent ici. Elles sont identifiables car elles ont la faculté de faire du surplace quand elles volent, ce qui n’est pas donné à toutes les mouches. C’est grâce à cette particularité qu’elles pourront s’imprégner du pollen, s’abreuver du nectar et jouer leur rôle de pollinisatrices avérées.

Comment aider ces insectes pollinisateurs ?

© Getty Images

Prendre soin de la nature, des insectes est capital d'autant qu'il suffit de peu pour offrir une terre d’accueil à ces insectes pollinisateurs. On pourrait contenir cette aide dans une seule et même idée comme précisé sur le site "aujardin.info" :

Laisser faire la nature

En cela réside le principe unique et simple qui consiste à reconcéder à la nature une réelle part de ce que nous nous sommes attribué et de permettre ainsi à la faune, à la flore de reprendre ses droits et d’œuvrer tout naturellement à l’équilibre, à la survie de la terre.

On peut ainsi, au coeur de nos espaces verts, envisager de :

  • aménager quelques zones en friche
  • planter des haies diversifiées
  • installer des petits points d’eau
  • construire un hôtel à insectes
  • ne pas utiliser notre tondeuse trop régulièrement
  • planter des herbes aromatiques pour attirer les insectes et les abeilles
  • planter des arbres
  • planter du lierre

Selon Jean-Sébastien Rousseau-Piot de Natagora, les hôtels à insectes ne constituent qu'une aide partielle car tous les insectes n'y trouvent pas refuge, les abeilles par exemple nichent dans le sol.  Ce geste reste cependant utile mais dans sa propre limite.

Au-delà de ces quelques petites idées, on peut plus globalement porter un autre regard sur notre environnement, être dans une démarche plus consciente, écoresponsable en s’impliquant de façon plus concrète et conséquente afin de favoriser la biodiversité. Changer sa façon de jardiner en est un bon exemple.


Lire aussi : Jardinage : et si on tentait le jardin punk ?


On évitera ainsi impérativement le recours aux :

  • produits polluants, phytosanitaires
  • engrais chimiques
  • insecticides, pesticides
  • désherbants chimiques…

Il suffit de peu pour faire toute la différence, pour contribuer ainsi au cycle de la vie en préservant les insectes pollinisateurs, en leur redonnant des ailes ! 

Inscrivez-vous à la newsletter Tendance

Mode, beauté, recettes, trucs et astuces au menu de la newsletter hebdomadaire du site Tendance de la RTBF.

Articles recommandés pour vous