Jusqu’à présent, de la graisse animale de haute qualité était utilisée pour les cosmétiques, dans les savons et les aliments pour animaux. Depuis quelque temps, de la graisse de qualité inférieure est utilisée dans le secteur des transports. Il est connu sous le nom de carburant d’aviation durable (SAF). Mais ses quantités ne sont pas énormes et certainement pas en mesure de répondre aux besoins de la flotte aérienne mondiale. Autre constat, le nombre d’animaux abattus diminue en raison d’une baisse mondiale de la consommation de viande.
Pourtant, l’industrie aéronautique a de grandes ambitions dans ce type de ‘biokérosène’. Ryanair, par exemple, remplit tous les avions de Schiphol depuis le 1er avril avec un mélange de 60% de carburant fossile et de 40% de biokérosène. En conséquence, ces avions émettent 32% de gaz à effet de serre en moins, affirment Ryanair et Neste, le plus grand fabricant européen de biokérosène. Dans sept ans, Ryanair veut utiliser du biokérosène dans un vol sur huit.
" C’est uniquement un effet d’annonce ", nous explique Patrick Hendrick, professeur en aéro-thermo-mécanique à l’Université Libre de Bruxelles. Selon lui, jamais l’industrie aéronautique ne pourra produire de quantités suffisantes de kérosènes issus de graisses animales. L’autre problème, souligne-t-il, tient dans l’appellation ‘biokérosène’. Il insiste : " ces carburants ne sont pas du tout écologiques. Pensez au CO2 nécessaire pour nourrir un porc. C’est illusoire de vouloir augmenter l’élevage de porcs pour produire du soi-disant ‘biokérosène’. "