Ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés. Dans le hall d'entrée des écuries de Charleroi Danses, les visages demeurent presque crispés alors qu'une ambiance de fin du monde transperce déjà les murs qui les séparent de la salle principale: "On m'a dit que c'était quelque chose d'expérimental, j'espère que ça va être bien", explique, mi-inquiet, mi-pressé l'un des candidats à se rendre dans Optimum park.
La porte s'ouvre. Une voix lunaire s'en échappe et décline des numéros. Ces chiffres correspondent au nouveau statut des spectateur: "Dès lors que vous entrez, vous devenez un numéro et une voix va vous dire quoi faire pendant la performance artistique", explique Sébastien Lacomblez, le créateur du projet.
Les spectateurs ne sont donc plus qu'objets. Puis il faut entrer dans la salle, vide et froide. L'inquiétude gagne de plus en plus de monde.
La voix électronique accueille ce petit groupe complètement plongé dans le noir. Elle fixe les règles. Ils doivent obéir aux ordres, se rendre de poste en poste lorsqu'ils seront appelés, doivent exécuter les actions demandées sans rechigner.
Trois retards au poste? C'est l'exclusion. Pas assez d'entrain? C'est une mauvaise côte assurée. Eh oui, ils viennent de tomber volontairement dans les griffes de l'Optimum park. Ils venaient voir un spectacle et se retrouvent à la merci des jugements du "système" matérialisé par cette voix lugubre.