Des femmes vont bientôt occuper des postes à responsabilité dans et autour des mosquées belges. L'Exécutif des Musulmans de Belgique va engager 18 théologiennes et prédicatrices. La procédure est en cours, l'examen se profile et l'entrée en fonction est prévue dans les jours/semaines qui viennent. Ces femmes seront chargées d'accompagner spirituellement les femmes et les filles de la communauté musulmane, mais pas seulement.
Des femmes aux ressources théologiques solides
Quand on lui demande si jusqu'ici, la question religieuse, dans les mosquées, est une affaire d'hommes, Souade Taje dément: "La plus grande spécialiste de l'islam, c'était une femme! Les grands hommes venaient la voir, elle! Et aujourd'hui encore, de nombreuses femmes suivent des formations, des séminaires, elles sont souvent plus nombreuses que les hommes d'ailleurs! Elles sont actives dans la transmission de la religion".
Mais si l'on parle de compétences théologiques solides, de connaissance des textes, là,"il est vrai qu'on pourrait compter ces femmes sur les doigts de la main". Souade Taje sait de quoi elle parle. Aujourd'hui à son compte, elle a travaillé plusieurs années comme médiatrice sociale au Centre Islamique. Là-bas, il fallait répondre aux questions de certains fidèles, hommes ou femmes : "Ce sont des questions de la vie quotidienne, autour du divorce et du mariage, par exemple la manière de se laver après un rapport sexuel, ce qui est permis, ce qui ne l'est pas". Ces questions sont posées généralement aux imams. Même quand elles sont intimes: " Je me souviens d'une femme qui avait une question à poser sur l'avortement. Elle me disait: je préfère te poser la question à toi et toi, tu la poses à l'imam".
Comme un imam, à l'exception de la prière
Alors pour que les femmes, les filles aient une personne de référence qui puisse les accompagner dans leur spiritualité, l'Exécutif des Musulmans de Belgique est en train d'engager des théologiennes et des prédicatrices. "Le projet remonte à plusieurs années", explique Salah Echallaoui, vice-président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique. "On s'est rendu compte que beaucoup de jeunes filles étaient touchées par le phénomène de radicalisation et qu'il y avait un manque d'encadrement de la communauté musulmane en général, mais en particulier des femmes et des filles. A l'exception de prédicatrices 'autoproclamées' qui sillonnaient les mosquées sans aucune reconnaissance officielle".