Le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt jeudi à déployer des forces chez le voisin biélorusse si la contestation post-électorale devait y dégénérer, tout en appelant les parties à un règlement négocié.
Dans un entretien avec la télévision publique russe, Vladimir Poutine a expliqué que la Russie était disposée à intervenir chez son voisin, si nécessaire, dans le cadre d’accords sécuritaires et militaires existants.
"Alexandre (Loukachenko) m’a demandé de constituer une certaine réserve d’agents des forces de l’ordre et je l’ai fait", a-t-il déclaré, ajoutant immédiatement qu’il espérait ne pas avoir à y recourir.
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"Nous avons convenu que je ne l’utiliserai pas jusqu’à ce que la situation soit hors de contrôle et que des éléments extrémistes […] franchissent certaines limites : qu’ils mettent le feu à des voitures, des maisons, des banques, tentent de saisir des bâtiments administratifs", a-t-il souligné.
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Vladimir Poutine a dans la foulée exhorté "tous les participants à ce processus" à "trouver une issue" à la crise.
L’opposition a qualifié d'"inacceptable" et de "contraire au droit international" la constitution de cette réserve, rejetant "toute ingérence étrangère de quelque sorte que ce soit" en Biélorussie. Elle a dit également qu’elle refuserait toute "aide étrangère" au mouvement de contestation.
Les déclarations de Vladimir Poutine ont aussi été condamnées par la Pologne qui a appelé Moscou à "immédiatement renoncer à ses plans d’intervention militaire sous un faux prétexte".
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a de son côté appelé Moscou à ne pas "s’immiscer" en Biélorussie.
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L’opposition dit vouloir dialoguer avec Alexandre Loukachenko, tout en demandant son départ, tandis que le président biélorusse refuse toute négociation, se bornant à évoquer un vague projet de révision constitutionnelle.
Celui-ci est confronté à une contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 1994. Des manifestations monstres se sont déroulées pour dénoncer sa réélection jugée frauduleuse avec 80% des voix le 9 août, les contestataires considérant que l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, avait gagné.