Elle a aussi décidé de se lancer dans l’écriture et a opté pour Maylis Adhémar comme nom de plume. Mais que raconte Bénie soit Sixtine, un titre qui, de prime abord, dirigerait l’esprit vers Rome ? Le récit débute en avril 2012, au cours d’une messe. Une messe "d’antan", la messe "tridentine" parce que remontant au Concile de Trente, au XVIe siècle, bref, la messe d’avant Vatican II… C’est le mariage d’Hugo et Marie-Sophie, deux familles qui s’unissent, deux familles de traditionalistes catholiques, bref, des intégristes !
Parmi les invités, Pierre-Louis Sue de la Garde est un jeune homme "élancé, solide, cheveux ras, nuque dégagée, le costume parfaitement taillé, bleu marine, les boutons à fleur de lys et le nœud papillon rouge-bordeaux"… Il n’échappe pas au regard de Sixtine, et, Dieu merci, c’est réciproque ! Madeleine, la mère du gendre idéal est "fille de Saint-Cyrien, épouse de Saint-Cyrien, mère de cinq garçons et de trois filles, grand-mère de sept petites têtes blondes, et responsable de la chorale au camp d’été pour jeunes des Frères de la Croix", un mouvement fondé en réaction au Concile Vatican II dans lequel est fort engagé Pierre-Louis.
De son côté, quelles que soient les taches éventuelles de la famille de Sixtine, l’une de ses sœurs a pris le voile et se nomme désormais sœur Thérèse de Jésus, de quoi rassurer Madeleine… Pour épouser Pierre-Louis et fonder une belle et grande famille, Sixtine devra abandonner ses études. La nuit de noces qui suivra le mariage des deux tourtereaux ne sera pas exactement ce à quoi Sixtine s’attendait, ce sera un véritable calvaire qui se répétera jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte d’un héritier.
Ce qui devrait être une bénédiction s’annonce pour elle comme un chemin de croix. Lorsque l’enfant naît, un beau garçon, Sixtine n’a pas voix au chapitre pour le choix du prénom, pas plus que pour celui de la date du baptême… Alors, Sixtine va se réveiller. Elle va se questionner au sujet de la sexualité, de la tendresse, de l’amour, de l’époux idéal, jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à totalement ouvrir les yeux et à entrevoir une autre vérité.
Il y a dans Bénie soit Sixtine une part autobiographique. Ne dit-on pas d'ailleurs qu’un premier roman est souvent le reflet de la personnalité de son auteur ? Maylis Adhémar est issue d’une famille proche des milieux catholiques intégristes et, c’est elle qui le dit, ce qui lui a permis de garder pied dans la réalité, c’est l’opportunité de fréquenter l’école publique. Elle connaît beaucoup de Sixtine, des filles qu’elle a fréquenté à l’occasion de camps d’été mis sur pied par certains mouvements fondamentalistes. Alors, l’écriture a coulé très naturellement, tant elle avait d’histoires personnelles mais aussi celles de jeunes embrigadés dans ces organisations.