Si cette étape-là nous semble perdre un peu l’audace des débuts, elle dévoile une qualité d’écriture de plus en plus délicieuse. Après quelques rendez-vous manqués, il nous tardait donc de découvrir enfin " La princesse et le dictateur", le stand up musical auquel il conviait ce jeudi soir une Orangerie assise mais impatiente !
Avec le seul Robin Notte au clavier, nous voilà transporté dans son rêve de cinéma. Réaliser un film autour de l’histoire de Vincent, personnage principal d’une histoire d’amour sommes toutes classique. Partir fêter les 10 ans de son couple dans la maison de sa mère, décédée, avant qu’elle ne soit vendue.
A partir d’une trame banale, Ben Mazué nous montre l’impressionnante étendue de son talent. Cet homme est un acteur, un chanteur, un poète d’une rare sensibilité. Son périple est inventif, déroutant, émouvant !
Son dernier album est en fait né de ce spectacle, dont les premières ont d’ailleurs été présentées dans un quasi anonymat dans ce même Botanique. A travers une quinzaine de chansons ce sont les étapes et les grands dilemmes de l’existence qui sont ici sublimés. C’est tellement délicieux que l’on regrettera sincèrement que l’épopée ne soit pas un peu plus longue. Une petite heure trente et de trop rares incursions dans ces deux albums précédents.
En rappel, il réussit un magnifique grand écart sur l’indicible. Une version acoustique à pleurer de "Vivant" évoquant le deuil, puis "La liesse s’est lovée" pour terminer plein de joie avec l’amour qui laisse sans voix. Parfaite manière de résumer l’étendue de son univers et de son talent !
La vie reprend ses droits, à regret. Mais, il nous fixe un nouveau rendez-vous bruxellois au Whalll le 8 novembre. Qu’on se le dise !
François Colinet
En concert le 8 novembre au W:halll (Bruxelles)
Ben Mazué "La femme idéale" (Sony Music)