Les voilà assis côte à côte, accompagnés d’un groupe qui enveloppe et donne de la force à leurs envolées. Guitares pour l’un, harmonicas pour l’autre, leurs collections sont impressionnantes et permettent d’en changer presque entre chaque morceau. Sans être spécialiste, on se dit que les bases rythmiques du blues sont assez simples mais qu’elles permettent décidément de bien s’amuser !
Ça sentait bon les champs de coton du Mississippi natal de Charlie. Si le groupe ne bouge quasi pas, il parvient progressivement à installer une vraie puissance et varie les plaisirs dans le tempo. Il faudra attendre quelques titres pour avoir droit à des morceaux où le plaisir instrumental se prolonge. Il fait chaud, ça joue fort sans être assourdissant, sauf sur un des titres du rappel où Ben s’amusera à saturer quelque peu sa guitare.
Supplément d’âme en peine
En bandoulière ou sur ses genoux, il nous gratifie d’un jeu toujours aussi impressionnant de fluidité. Charlie lui apporte le supplément d’âme en peine avec cet harmonica qui oscille entre énergie et mélancolie. Quelques fois, il prend le micro mais laisse la plupart du temps la voix de Ben nous emporter.
Les moments les plus précieux furent d’ailleurs, pour nous, ceux, plus calmes, où elle est mises en avant, comme mise à nu, accompagnée simplement au piano ou carrément a cappella et sans micro comme au moment de terminer avec grâce cette moite soirée !
François Colinet
Ben Harper & Charlie Musselwhite " No Mercy in this land " (Anti/Epitaph – PIAS)