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Coupe du Monde 2022

Belgique-Maroc : "On a eu le ballon mais qu’en a-t-on fait? On a créé trop peu !"

Belgique - Maroc : "On a eu le ballon mais qu’a-ton fait de ce ballon ? On a créé trop peu"

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Ce dimanche, toute l’équipe de "Complètement Foot" s’est réunie pour débriefer la rencontre entre la Belgique et le Maroc. Une défaite (0-2) qui va obliger les Diables Rouges à tout donner lors du dernier match de poule contre la Croatie pour viser la qualification en huitième de finale de cette Coupe du Monde 2022.

Après cette nouvelle prestation décevante des Diables Rouges, Joachim Mununga a hésité entre deux qualificatifs pour décrire cette rencontre. "J’hésite entre inquiétant et mal organisé. Parce qu’au final, on perd sur un défaut d’organisation. Les phases arrêtées, c’est quand même l’ABC du football. On s’est fait prendre deux fois de la même manière et c’est frustrant de perdre comme ça parce que le deuxième goal arrive alors qu’on est en train d’essayer de pousser pour revenir au score et ils nous prennent dans une reconversion. Ça aurait pu être évité. Encore une fois, il y a des erreurs de marquage. Mais je crois que je pencherais quand même pour inquiétant parce qu’offensivement, on a quand même du mal à se produire des occasions. On doit toutefois rester pondérés parce que la qualification est encore possible et on doit rester soudés pour pouvoir aller chercher la Croatie."

Dans le même ordre d’idée, Pascal Scimè a trouvé la prestation de notre équipe nationale insuffisante. "Si on regarde la prestation de la Belgique face au Canada, on se dit qu’on est dans une continuité. On a peut-être moins souffert. C’est assez paradoxal parce qu’autant la Belgique méritait de perdre contre le Canada, autant aujourd’hui, si c’est 0-0 ou si c’est 1-1, il n’y a peut-être rien à dire. […] Le bémol, c’est qu’il n’y a pas eu une seule occasion ou quasiment. Il y a eu une occasion pour Batshuayi en début de match, et la frappe de Dries Mertens qui n’est même pas une occasion."

Notre journaliste s’est ensuite questionné à propos des changements effectués par le sélectionneur fédéral. "Je sais qu’on doit aller au bout et qu’on fait peut-être des remplacements pour aller au bout. Eden Hazard était vraiment bien aujourd'hui. On a senti une Belgique avec et une Belgique sans lui. A contrario, on peut discuter d’avoir gardé Kevin De Bruyne sur le terrain. Mais force est de constater que ceux qui sont montés sur la pelouse n’ont pas saisi leur chance. Par exemple, quand Trossard revendique avant la Coupe du monde qu’avec ses prestations il doit être titulaire, là on voit encore le gouffre qu’il y a entre être titulaire et bien jouer à Brighton, et être titulaire et jouer en Coupe du monde avec la Belgique quand tu es en difficulté. Parce que quand tu es en difficulté et que tu montes, on attend de toi que tu fasses la différence. Et je n’ai pas compris la montée au jeu de De Ketelaere. Est-ce qu’en le faisant monter, Roberto Martinez pensait déjà à Lukaku ? Peut-être. Mais honnêtement, dans ce match-là, fermé, aucun 1 contre 1 et tu ne fais pas monter Doku ?"

Ancien joueur professionnel belgo-marocain, Nadir Sbaa était l’invité de Complètement Foot ce dimanche. Il s’est réjoui de la prestation marocaine, tout en regrettant les errements des Diables Rouges. "C’était l’envie d’un groupe de gagner. Tout simplement parce que, comme on l’a dit en première mi-temps, il y avait quand même une plus grande domination belge. Et puis il y a eu un avertissement sur le premier coup franc. En deuxième mi-temps, je pense que certains joueurs qui avaient mis le frein en première se sont lâchés un peu plus. On a même vu Hakimi qui s’est blessé parce qu’il a utilisé plus de courses. Et finalement les Diables prennent un but qui est cette fois-ci valable sur quasi la même action qu’en première mi-temps. Du côté Marocain, le banc est décisif donc c’est l’envie d’un groupe de remporter les trois points."

Le premier but du Maroc, la faute à Courtois ?

Il faudra attendre la 73e minute de ce match pour que la désillusion tombe sur cette équipe belge avec l’ouverture du score marocaine. Un coup franc signé Sabiri qui trompe Courtois. Mais le gardien du Real Madrid est-il coupable ? "Je ne suis pas un expert de gardien" commence Joachim Mununga"Mais j’ai toujours entendu de la part de Peter Maes, un entraîneur qui a été gardien, que quand il y a un coup franc latéral, si le ballon n’est pas dévié, c’est toujours pour le gardien parce qu’il suit la trajectoire du ballon puisque les autres sont au marquage individuel. Si le ballon est dévié, c’est qu’il y a un duel qui a été perdu. Mais si personne ne touche ce ballon, le gardien est sur la trajectoire du ballon. Force est de constater que le meilleur gardien du monde s’est fait prendre deux fois de la même manière aujourd’hui."

Et Pascal Scimè d’enchaîner : "Regardez le non verbal de Thibaut Courtois. Je n’ai jamais été gardien de but mais j’ai des entraîneurs à mes côtés. Quand un gardien prend un but pareil et que c’est le meilleur gardien du monde, s’il estime avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour sortir ce ballon ou pour empêcher que ce ballon ne rentre - c’est-à-dire placer un mur de manière adéquate, placer ses joueurs - et qu’il prend ce but-là, il va gueuler sur ses joueurs. Là, il se rend compte qu’il est sans doute fautif."

Notre invité Nadir Sbaa estime lui que notre gardien aurait dû mieux faire. "Je pense que c’est la faute tactique de Thibaut qui doit placer sa défense. Il a déjà eu un premier rappel en première mi-temps où on voit les joueurs marocains qui coupent la trajectoire du ballon sur une trajectoire rentrante au premier poteau. Et en deuxième mi-temps, il se fait avoir. Sauf que cette fois-ci, les joueurs marocains ne sont pas hors-jeu. Ils auraient dû rectifier ça à la mi-temps et peut-être mettre la défense un peu plus haut pour qu’il ait plus de vue sur le ballon ou mettre quelqu’un au premier poteau."

Hazard, De Bruyne, quel bilan ?

À nouveau sorti à la 60e minute de jeu, Eden Hazard a livré une bonne prestation que l’équipe de Complètement Foot aurait même bien aimé voir un peu plus longue. "Jamais je ne sortais Hazard à la 60e" avance Pascal Scimè.

Et Joachim Mununga ajoute : "Ça dépend quel était le plan pour lui. C’est vrai que quand il est sorti, je suis resté sur ma faim parce qu’il avait l’air en jambes. Il était bien dedans. J’ai eu le sentiment qu’il était en train de revenir. Et à ce moment-là, il doit sortir. Est-ce que c’était le bon moment de le faire ou pas ? Là c’est la partie médicale et je n’en sais rien. Mais c’est vrai que je suis resté sur ma faim."

Durant ce match, la Belgique n’a touché que 10 ballons dans la surface adverse. Peut-on incriminer les milieux de terrain ? "On a été stérile aujourd’hui" détaille Pascal Scimè"On n’a pas eu d’impact sur le jeu. On a eu le ballon mais qu’est-ce qu’on a fait avec ? On peut faire le procès de Kevin De Bruyne aujourd’hui, il doit faire mieux je ne le défends pas, mais est-ce que l’équipe a fait tout ce qui était en son pouvoir pour le mettre dans les bonnes conditions ? Combien de ballons exploitables a-t-il eu ? Après qu’il ait été brouillon, c’est une autre affaire. Qu’il ait un non verbal qui commence à irriter même au sein du groupe aussi. Mais est-ce qu’on l’a mis en condition de performer ?"

Et Joachim Mununga de répondre : "J’ai envie de dire non. Je ne pense pas qu’il est en condition de performer ou en tout cas très difficilement. Quand vous mettez un joueur sur un piédestal presque plus haut que l’écusson du maillot, je pense que c’est très difficile de rester les pieds sur terre et d’avoir de la considération pour le travail de tout le monde. Le foot ce n’est pas compliqué, c’est un sport d’équipe et quand ça ne va pas derrière on va apporter sa pierre à l’édifice pour que ça marche. Et vous verrez que quand vous allez récupérer le ballon derrière, vous allez recevoir plus de ballons au milieu parce qu’ils ont vu que vous participiez. Mais quand les compartiments commencent à être divisés et qu’on commence à lever les bras parce qu’on ne reçoit pas le ballon, ça divise encore plus. Et à cause de ça, vous recevez encore moins de ballons. Je pense qu’en mettant Kevin De Bruyne sur un piédestal aussi haut, c’était très compliqué pour lui de retourner les pieds sur terre, pour faire partie de cette équipe et ne pas être au-dessus d’elle."

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