Dans deux semaines s’ouvre une nouvelle Conférence sur le Climat (COP26 à Glasgow) mais la Belgique ne sait toujours pas quelle position elle pourra y défendre. Les différents morceaux de la Belgique ont bien un avis sur la question mais il reste à se mettre d’accord sur un avis commun et là, comme lors des sommets, la Flandre ne partage pas la ligne de la Wallonie ou de Bruxelles ni même celle du fédéral.
Pays compliqué
Si vous avez "aimé" l’éclatement des compétences en matière de santé lors de la pandémie de Covid-19, vous allez adorer l’éclatement des compétences en matière d’énergie lors des sommets Climat ou lors de l’hypothétique sortie du nucléaire !!! (second degré)
En Belgique, le nucléaire est fédéral, le renouvelable régional, sauf l’éolien offshore que supervise le fédéral. Une éolienne en mer n’a donc pas le même pouvoir de tutelle que celle sur la côte à Ostende ou celle en Ardenne.
De même, si c’est le fédéral qui décide de fermer des réacteurs nucléaires en Wallonie ou en Flandre, ce sont ces deux régions qui permettent ou pas l’installation des centrales au gaz, censées les remplacer, même si c’est le fédéral qui ouvrira ce vendredi les premières enchères (Mécanisme de Rémunération de la Capacité, CRM) sur cette transition énergétique.
A noter qu’en Belgique, si les lignes à haute tension sont fédérales, celles à moyenne ou basse tension sont régionales, de même si le stockage du gaz est fédéral, la distribution est régionale, etc.
Répartition des efforts
La Belgique s’est dotée d’un fédéralisme de consensus, où chaque niveau de pouvoir n’a pas autorité sur l’autre. Mais ce fédéralisme n’a rien prévu au cas où le consensus ne se trouve pas. Cela devient de plus en plus fréquent, sclérosant de facto le pays. Ainsi, sur la question climatique, la Flandre bloque toute avancée depuis plusieurs années. Déjà sous la précédente législature, il était difficile pour la Belgique de défendre un seul point de vue lors des sommets climatiques.
Il en va de même cette fois, les régions et le fédéral ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la diminution de CO2, comme le pays s’y engage et comme l’Europe le demande. La Wallonie atteint ses objectifs, pas la Flandre. Mais personne ne peut l’y contraindre mais la Belgique risque bien de se retrouver démunie au sommet de Glasgow.
Car au-delà de la question climatique se déroule aussi un jeu politique entre une N-VA évincée amèrement du pouvoir fédéral, malmenée dans les sondages et les autres formations du gouvernement De Croo.
Les prochaines semaines où se retrouveront sur la table aussi bien les efforts climatiques que la sortie programmée du nucléaire et ses aléas risquent bien de tourner à la foire d’empoigne politique. Bien loin des inquiétudes des dizaines de milliers de manifestants dimanche dernier à Bruxelles…
