Belgique

Belgique : d’une guerre, l’autre

Philippe Walkowiak

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Par Philippe Walkowiak

La guerre remplace le CST. Alexander De Croo doit se dire que son gouvernement est né sous une mauvaise étoile. Après la pandémie, la crise économique, voilà la guerre en Ukraine et la crise énergétique. La relance présentée il y a bientôt un an n’est plus qu’un lointain souvenir. À nouveau, le gouvernement doit gérer l’urgence, reporter les réformes.

En guerre

Ce gouvernement, comme bien de ses homologues européens, a d’abord tenté de nier cette guerre qui menaçait, laissant le président Poutine avancer ses pions en toute impunité, refusant même de soutenir une Ukraine qui appelait déjà à l’aide. Ménager l’ogre russe jusqu’à l’absurde.

Revirement ensuite. La Belgique envoie même des troupes à la frontière de l’Ukraine. Des armes et des munitions partent pour le front, le pays assumera les conséquences des sanctions économiques. Mais la Belgique, comme tous les pays de l’OTAN, tente toujours d’éviter d’entrer dans la guerre directement. La priorité reste diplomatique, esquive le Premier Ministre.

La joie de la libération du Covid et ses contraintes n’a plus lieu d’être. Un autre front s’est ouvert. À 1500 km de la frontière belge, mais aussi sur le plan intérieur, la flambée des prix de l’énergie.

Atomique

Lors de son installation le 1er octobre 2020, les sept partis de la coalition fédérale confirmaient la sortie du nucléaire en 2025, se reposant à nouveau sur le gaz pour assurer la transition vers 100% de renouvelable en 2050, confirmant ainsi la position du gouvernement Michel.

Mais les atermoiements, le revirement de certains partenaires et surtout la flambée des prix font que désormais plus rien n’est sûr : même les écologistes entrouvrent la porte d’un maintien du nucléaire, c’est dire ! Mais à quel prix ? Tant politique qu’économique. La Belgique a depuis longtemps confié son sort énergétique à (surtout) une multinationale étrangère, qui ne déteste rien moins que l’incertitude et veille d’abord aux dividendes de ses actionnaires. Engie se retrouve en position de force, pour peu qu’elle ne l’ait jamais quittée.

Le gouvernement fédéral va devoir revoir ses plans à long terme mais aussi affronter le quotidien de nombreux citoyens, atterrés devant leurs factures de gaz, d’électricité ou de mazout.

Les soucis de confinement paraissent décidément bien loin, désormais.

 

@PhWalkowiak

 

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