La Belgique a connu un samedi soir historique à Cannes : les trois films belges sélectionnés en compétition se retrouvent tous les trois, en bonne place, au palmarès. A la sortie de la cérémonie, nos journalistes ont recueilli les réactions des réalisateurs primés. En plus de la joie qui domine, il y a aussi une certaine fierté pour un cinéma "made in Belgium" et une filiation qui réunit trois générations de cinéastes.
Le mot "filiation" est en effet revenu souvent dans les interviews : pour Lukas Dhont, qui a obtenu le Grand Prix du Jury pour "Close", c’est "impressionnant". "Il y a différentes générations ici : nous, Félix (Van Groeningen) et les frères Dardenne. J’ai l’impression que c’est impressionnant, pour un petit pays comme la Belgique, qu’il y ait autant de films qui résonnent et qui apparaissent comme importants au niveau mondial. Je suis très fier de représenter cette nouvelle génération. En Belgique, il y a beaucoup de jeunes réalisateurs très doués", a-t-il commenté.
Même ressenti pour Charlotte Vandermeersch et Félix Van Groeningen, qui utilisent, leur aussi, le mot "fierté" quant au prix reçu pour leur "Le Otto Montagne".
"C’est formidable !", enchaîne Jean-Pierre Dardenne, considéré, avec son frère, comme un modèle pour les cinéastes plus jeunes. Le réalisateur espère que ce succès ait un effet sur le financement des films et des salles de cinéma, pour que cela devienne "plus facile" de faire du cinéma.
"C’est un peu comme l’Italie des grandes années à Cannes. […] C’est étonnant : je pense que ce sont les effets d’une politique culturelle précise, avec des commissions qui analysent les scénarios, financent les projets et connaissent les auteurs. On critique souvent les politiques, mais cette fois, il faut le remercier parce qu’ils ont fait leur boulot." Pour Jean-Pierre Dardenne, c’est grâce à une politique culturelle ciblée que peuvent "émerger les talents".