Le gouvernement a pris acte des mesures présentées par la ministre de l'Intérieur, sans pour autant reprendre la totalité de celles-ci, la mesure relative au retrait de la carte d'identité, préconisée par la vice-première cdH, a par exemple été abandonnée.
Des points repris par le conseil restreint des ministres, il se dégage que le gouvernement a choisi de s'appuyer sur la loi antiterroriste existante et sur un renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen.
"Le fait d'avoir des idées radicales n'est pas en soi un danger pour la cohésion sociale. Il le devient si ces idées recourent à la haine, au rejet de l'autre, comportant ainsi un potentiel de violence", a commenté la vice-Première ministre cdH au cours d'une conférence de presse.
Son programme envisage l'aspect préventif de la lutte contre la polarisation et la radicalisation violentes, considérés comme des "phénomènes de société".
En Belgique, les services de renseignement et d'informations policières jugent notamment problématiques les radicalisations violentes d'inspiration d'extrême droite, d'extrême gauche et celle véhiculée par un discours religieux, "notamment islamiste".
Outre une analyse approfondie du phénomène et des réponses potentielles, le programme comporte le projet d'un plan d'action contre les "frustrations susceptibles de constituer le terreau de la radicalisation", en particulier le chômage parmi les jeunes.
Le futur centre interfédéral d'égalité des chances aura un rôle majeur à jouer, de même que les pouvoirs locaux et leurs acteurs associatifs ou leur police de proximité.
Le programme passe aussi par l'accroissement de la "résistance des individus vulnérables" contre la radicalisation. Et ce notamment via les écoles et des cours spécifiques (un projet a été déposé auprès de la Commission européenne). "On remarque souvent que les jeunes qui se radicalisent ont avant tout la volonté de se sentir membres d'un groupe où il obtiennent reconnaissance et respect", a commenté Joëlle Milquet.
Les médias en général, et internet en particulier, seront impliqués. Détection et limitation des discours radicalisés s'accompagneront du développement d'une "stratégie nationale de contre-discours de nature à confronter les idées simplistes véhiculées par les discours radicaux".
Enfin, un volet du programme concerne la prévention de la radicalisation et la déradicalisation en prison.