C’est l’histoire d’un demandeur d’asile arrêté par l’Australie sur une île du Pacifique. Behrouz Boochani est Kurde iranien. Il a été arrêté et détenu dans un centre de détention sur l‘île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. C’est de là qu’il a écrit « Pas d’ami, mais la montagne ». Une rédaction particulière puisque l’homme envoyait des sms à un ami traducteur qui se chargeait de récolter la prose du détenu. Aujourd’hui, le réfugié remporte le prix victorien de littérature 2019, le prix littéraire le plus important en termes de récompense financière… 100.000 dollars australiens, soit 63.000 euros.
Boochani n’étant pas autorisé à entrer en Australie, il n’a donc pu aller recevoir son prix. Ou plutôt ses prix. Car outre le prix de littérature, « Pas d’ami, mais la montagne » a également remporté le prix du meilleur livre non-fiction aux Prix littéraires du Premier ministre de Victoria. Prix d’une valeur de 25.000 dollars australiens (15.000 euros).
Décourager les réfugiés par tous les moyens
Le centre de détention (controversé) dans lequel Behrouz Boochani était détenu a été fermé fin 2017. Avec des centaines d’autres candidats à l’exil, l’écrivain a été transféré dans un autre logement (vidéo ci-dessous). L’Australie applique une politique stricte à tous les demandeurs d’asile qui arrivent par bateau. Aucun ne sera jamais réinstallé en Australie, même s’ils sont considérés comme de véritables réfugiés. Le gouvernement affirme que sa politique est nécessaire pour décourager les tentatives dangereuses d’atteindre le pays par voie maritime.