Ce 13 octobre, s’ouvre le procès du producteur de télévision, Bart De Pauw, au tribunal correctionnel de Malines. Ce "Bekende Vlaming" est suspecté de harcèlement et de cyberharcèlement à l’encontre de treize femmes. À 53 ans, Bart De Pauw est accusé de leur avoir envoyé un grand nombre de SMS à caractère sexuel et intrusif. L’affaire fait grand bruit en Flandre car ce people est très connu pour ses succès télévisés tels que "Outside the zone" ou encore "The Horsemen".
Selon les déclarations des femmes concernées, cela commençait toujours par des messages flatteurs. Souvent, Bart De Pauw disait être follement amoureux d’elles. Ensuite, le ton changeait : ces actrices ou ex-collaboratrices du producteur de télévision expliquent avoir reçu de sa part des dizaines de SMS de nature sexuelle ou pornographique. L’une d’entre elles en a comptabilisé plus de 900 dans son téléphone envoyés en à peine trois semaines.
L’affaire éclate en novembre 2017 lorsque Bart De Pauw annonce lui-même dans une vidéo que son principal employeur, la VRT, venait de mettre un terme à toute collaboration avec lui. À l’époque, le service médiation de la chaîne avait alors reçu plusieurs signalements anonymes concernant les agissements de ce people du nord du pays. Nous sommes, à ce moment-là, en plein scandale #Metoo avec les révélations sur le producteur américain, Harvey Weinstein.
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La justice va alors investiguer et le dossier à charge de Bart De Pauw se remplit d’une dizaine de témoignages relatant du harcèlement et du cyberharcèlement. Certaines femmes l’accusent aussi de s’être rendu chez elles en pleine nuit. Une actrice affirme qu’il arrivait au producteur, scénariste et acteur d’insister pour reproduire à de nombreuses reprises des scènes de baisers.
Les conséquences psychologiques
Vu les multiples casquettes de Bart De Pauw dans le monde audiovisuel flamand, ces femmes avaient peur de dénoncer ses agissements et de ne plus trouver de travail dans ce secteur.
Par ailleurs, les femmes impliquées expliquent que ces agissements ont eu un énorme impact sur leur vie. Certaines ont dû être suivies au niveau psychologique. Mais toutes regrettent qu’il faille passer par la voie judiciaire. Elles auraient souhaité que Bart De Pauw présente publiquement ses excuses et qu’il cesse immédiatement ces comportements intrusifs.
L’avocate, qui représente l’entièreté des plaignantes, a même suggéré que le producteur avoue les faits et qu’il rembourse les frais d’assistance psychologique. Une tentative de médiation a bien eu lieu, mais elle a finalement échoué.
Le procès commence ce mercredi et devrait susciter toute l’attention de la presse néerlandophone. Dans cette affaire, Bart De Pauw risque une amende ainsi qu’une peine de 15 jours à deux ans de prison.