L'ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, va devenir le président non-exécutif de Goldman Sachs International (GSI), une division du groupe bancaire américain Goldman Sachs basée à Londres, indiquait vendredi la société.
Selon le journal d'affaires Financial Times, José Manuel Barroso conseillera notamment la banque sur les conséquences du Brexit.
Indignation en cascade
Indignation à Lisbonne dans les rangs socialistes au pouvoir avec ses alliés de la gauche radicale : "Cette nomination montre que l’élite européenne dont fait partie Barroso n’a aucune honte", a ainsi réagi Pedro Filipe Soares, chef de file parlementaire du Bloc de gauche.
"C'est, au pire moment, un symbole désastreux pour l'Union et une aubaine pour les europhobes", renchérit le quotidien français Libération, qui dénonce sur son site internet un "bras d'honneur à l'Europe".
Marine Le Pen, a d'ailleurs estimé sur Twitter que la nouvelle n'avait "rien d'étonnant pour ceux qui savent que l'UE ne sert pas les peuples mais la grande finance".
Pour beaucoup, cette nomination tombe au plus mal. "L'image de l'Union européenne qui n'est pas folichonne en ce moment, n'avait pas besoin de cela", souligne Pascal Riché dans L'Obs en France.
En Belgique aussi, Paul Magnette, a réagit sur les réseaux sociaux d'un laconique: "Barroso recruté par Goldman Sachs, pour services rendus à la finance, aux dépens de la démocratie et de la solidarité, tellement prévisible".
Les fonctionnaires européens sortent eux aussi de leur réserve habituelle pour dénoncer ce recrutement dans une lettre ouverte adressée à l'institution signée du syndicat Union pour l'Unité, qui se dit choqué.
Ce n'est pas un cas unique
Une annonce qui succède aux autres, en mai dernier, Neelie Kroes une ancienne ministre néerlandaise qui avait été chargée successivement à la Commission européenne des questions de concurrence, puis des nouvelles technologies comme commissaire avait rejoint les rangs de la société de covoiturage Uber. Une commissaire qui avait notamment apporté son soutien à Uber en 2014 quand la justice de notre pays avait ordonné à la société de cesser ses activités UberPop à Bruxelles.
Elle s'était alors dit "scandalisée" face à une décision qui "protégeait un cartel de taxis".
Rappelons quand même que José Manuel Barroso n'enfreint aucune règle, puisqu'au-delà de 18 mois après la fin de leur mandat, rien n'oblige les anciens membres de la Commission à rendre des comptes.