Ce 28 janvier signe donc la fin d'une très longue route pour le baromètre. Une histoire qui a débuté en 2020.
Une gestation compliquée
Le 16 octobre 2020, sur ce site, nous vous présentions les grandes lignes du baromètre 1.0, création du "CELEVAL 2", qui était un groupe d’experts chargés d’évaluer les mesures à prendre par le Conseil national de sécurité. C’était avant la Vivaldi, avant la reprise en main de la pandémie par Frank Vandenbroucke. Ce premier baromètre sera mis de côté.
Le commissaire Corona, Pedro Facon, avait proposé, un mois plus tard, un "interrupteur corona", un système très simple : selon l’évolution de la pandémie et suivant cinq indicateurs, nous étions soit en phase ascendante, soit en phase descendante. Un comité de concertation de novembre 2020 n’a pas validé le concept.
Le GEMS (le groupe d’experts chargés de proposer des mesures) y est allé de sa proposition "ABC", un paquet de décisions qui varie en fonction de la gravité de la situation. La méthode n’a pas été pérennisée au-delà de la troisième vague de début 2021.
En août 2021, le RAG a mis au point un modèle basé sur 5 niveaux d’alerte et 7 indicateurs. L’accueil est bon, mais ça n’ira pas plus loin.
Ailleurs ? Pas mieux
Bref, en janvier 2022, la Belgique ne dispose toujours pas d’un baromètre. Comment cela se passe-t-il ailleurs ? Dans une note datée du 17 décembre, le commissaire Corona fait le point sur les expériences étrangères. Et force est de constater que ce n’est pas plus simple chez nos voisins.
Ainsi, écrit Pedro Facon, "plusieurs pays ont abandonné une méthode de baromètre de grande envergure parce qu’elle est impossible ou difficile à mettre en œuvre lors des vagues suivantes. […] Ceux qui y adhèrent sont des pays qui ont des politiques très strictes en matière de COVID-19 (y compris une stratégie 'zéro Covid'). […] Les pays qui ont abandonné la méthode d’un baromètre poussé l’ont remplacée par un système plus léger, avec un caractère moins mécanique (tant en termes d’indicateurs/seuils que de mesures) et offrant une plus grande marge de manœuvre politique, comme par exemple les Pays-Bas. Ou bien ils ont choisi de ne plus fournir de système de baromètre, comme par exemple l’Irlande." Autre remarque : "Dans le cadre de l’évaluation épidémiologique globale, plusieurs éléments indiquent qu’il est difficile de se fier uniquement à un baromètre : variants possibles, 'immune escape' (évasion ou fuite immunitaire), etc. qui peuvent apparaître et nécessiter une intervention rapide, indépendamment de certaines valeurs du baromètre."
Notons également ceci : "L’implication des départements et des secteurs dans le baromètre corona est cruciale pour son application cohérente et efficace, comme le montre par exemple l’expérience des Pays-Bas." Bref, ailleurs, ce n'est guère mieux qu'en Belgique.