Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi soir place Albertine à Bruxelles à l’initiative d’un collectif féministe qui appelait à une soirée de boycott des bars et discothèques, accusant ce secteur d’inaction face aux agressions sexuelles.
Les objectifs de cette action sont multiples : protester une nouvelle fois contre les violences sexuelles dans ces lieux festifs et dénoncer l’inaction des acteurs et actrices du monde de la nuit ainsi que des politiques.
Ce vendredi soir, cet événement s’organise en "non-mixité choisie": seules les femmes et les personnes qui se définissent comme telles sont invitées à venir manifester. Selon nos informations, ce choix de "non-mixité choisie" s’explique par le fait que des victimes ont vu leur agresseur défiler lors des précédentes manifestations.
June Benhassan, co-organisatrice de l’événement, explique pourquoi elles utilisent la méthode du boycott pour se faire entendre : "La seule manière de toucher les personnes du milieu de la nuit, c’est de toucher à leur portefeuille. On a voulu taper fort en disant : si les femmes ne sont plus dans vos lieux, il n’y aura plus personne dans vos lieux. S’il n’y a personne dans vos lieux, vous n’aurez d’autre choix que de rendre cet endroit "safe"."
Libération de paroles
"Patrons de bars, devons-nous vraiment nous attaquer à vos portefeuilles pour nous faire entendre ?", a lancé au micro Maguy, l’une des organisatrices du mouvement #Balancetonbar, devant l’assistance rassemblée dans le centre de la capitale belge.
Elle s’est félicitée de la "libération de la parole", face à la vague de témoignages publiés sur Instagram depuis un mois, et de l’ampleur du mouvement, qui a essaimé en France, et touche aussi le Royaume-Uni.
Il a été déclenché en Belgique par la révélation de plusieurs cas d’agressions de femmes dans des bars d’un quartier étudiant bruxellois. Certaines femmes soupçonnent leur agresseur présumé, barman ou membre du personnel, de les avoir droguées à leur insu avant de passer à l’acte.