Des associations cyclistes réclament la suppression des tunnels Bailli et Vleurgat sur l’avenue Louise, et la transformation de cette dernière en boulevard urbain. Dans un courrier adressé à plusieurs bourgmestres et échevins de Bruxelles et Ixelles de même qu’à la ministre régionale de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen), le Gracq et Fietsersbond plaident, comme résumé dans un communiqué de presse pour que "l’aménagement de l’avenue Louise soit entièrement repensé. Seul le recouvrement des trémies d’accès aux tunnels et la transformation successive de l’avenue Louise en boulevard urbain permettent de résoudre les problèmes causés par cette autoroute urbaine."
Cette réflexion des deux associations intervient alors que débutent cet été les chantiers de rénovation des tunnels de l’avenue Louise. "Le Gracq et le Fietsersbond soulignent l’importance de l’avenue Louise en tant qu’axe cyclable – au niveau régional et interrégional. Les deux associations rappellent que la sécurité des usagers de la route, dans et au-dessus des tunnels, est primordiale. Les travaux de consolidation et de mise en sécurité des tunnels, trop longtemps reportés, sont urgents et importants. Cependant, ils ne doivent pas s’effectuer aux dépens de la sécurité routière des modes actifs, à court et à long terme."
Assurer de bonnes conditions de sécurité
Car ce que redoutent les deux associations, c’est le report du trafic, pendant le chantier, sur les rues cyclables en surface.
"Le report de la circulation dû à la fermeture partielle des tunnels (NDLR : passage de 2x2 bandes à 2x1 bande) sur les voies latérales risque de dégrader les conditions de sécurité sur ces latérales, pour les cyclistes et les piétons. Actuellement, plusieurs segments des voies latérales sont définis en "zones cyclables" : la vitesse y est limitée à 30 km/h, les cyclistes peuvent utiliser toute la largeur de la bande de circulation et les véhicules à moteur y ont l’interdiction de dépasser les cyclistes. Néanmoins, la pratique est tout autre. La circulation importante qui transite sur ces latérales, tout comme la présence de nombreux poids lourds (interdits dans les tunnels de l’avenue), n’est pas compatible avec le statut de "zone cyclable". L’absence d’infrastructure sécurisée ne permet pas d’assurer de bonnes conditions de sécurité en temps normal… Ce qui ne risque pas de s’améliorer à partir de cet été, lorsque débuteront les travaux de rénovation des tunnels."
Mais au-delà du chantier à venir, une réflexion est donc également menée à long terme par les associations. "Outre le fait de défigurer l’avenue et de couper les liaisons interquartiers, les tunnels constituent une entrave forte à la circulation des piétons et cyclistes entre les deux côtés d’Ixelles."
Deux fois deux bandes limitées à 30 km/h
Une des solutions, ajoutent le Gracq et Fietsersbond, "consisterait à transformer la voie rapide en boulevard urbain apaisé et sans tunnel, avec une zone centrale de 2x2 voies limitées à 30 km/h et réservées à tous les véhicules motorisés (incluant les poids lourds et les transports exceptionnels). Les voies de tram en site propre seraient préservées. Cela rendrait les voies latérales aux modes actifs, aux espaces végétalisés et enfin à la circulation automobile des riverains. Les traversées de l’avenue seraient grandement facilitées. Seulement de cette manière, la zone cyclable de droit le sera de fait."