L'odyssée

Aux origines du Conservatoire royal de musique de Bruxelles

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Par Céline Dekock via

Le début du mois de septembre rime encore et toujours avec les cartables, les cahiers à plastifier, les fournitures scolaires à acheter, bref, à la rentrée. Toute l’équipe de Musiq3 fait également sa rentrée et à cette occasion, Cécile Poss vous propose de revenir sur l’histoire de la naissance d’une école… Mais pas n’importe quelle école, le Conservatoire royal de musique de Bruxelles.

Des écoles de musique au Conservatoire

Le Conservatoire de Paris, qui fut fondé pendant la Révolution, va servir de modèle à de nombreux pays et en particulier à la Belgique. Au début du XIXe siècle, en Belgique, il existait quelques écoles de musique, à Liège et à Bruxelles notamment. Ces écoles étaient modestes et comptaient que très peu d’enseignants et d’élèves.

Dès 1813, Bruxelles avait une école de chant lyrique, qui dispensait des cours de chant et de solfège et qui avait pour vocation de préparer les élèves au Conservatoire de Paris. Cette école rencontre un vif succès et se développe rapidement par l’ajout de différentes classes d’instruments. En 1826, cette école de chant devient sous l’impulsion du gouvernement des Pays-Bas, l’École royale de Musique. Après une fermeture temporaire au lendemain de la révolution belge, l’Ecole royale de Musique devient, en 1832, le Conservatoire royal de Bruxelles.

François-Joseph Fétis, le premier directeur du Conservatoire royal de Bruxelles

François-Joseph Fétis fut le premier directeur du Conservatoire. Il en prend les rênes en 1833. Pour lui, l’objectif de ce Conservatoire de Bruxelles, qui doit rayonner sur tout le pays, est de récréer la tradition d’excellence des musiciens belges des XVe et XVIe siècles. Et pour ce faire, il faut créer un système d’enseignement sérieux et rigoureux, basé sur le modèle du Conservatoire de Paris.

On lui doit le développement d’un corps professoral éminent et d’un orchestre composé de professeurs et d’élèves du Conservatoire, dédié à la découverte et l’interprétation de la musique ancienne.

François-Joseph Fétis est également un grand historien et théoricien de la musique.

Comment organiser le Conservatoire ? Un défi pour Fétis

Le premier directeur du Conservatoire royal de Bruxelles arrive en 1933 face à une petite école de musique qu’il doit réorganiser : son premier objectif est de se défaire de plusieurs professeurs qui ne donnaient pas satisfaction et d’engager une série d’éminents musiciens dans tous les domaines musicaux pour composer le corps professoral de ce nouveau Conservatoire.

Dans une vision globale de l’enseignement, il rajoute progressivement plusieurs classes, notamment la classe d’orgue, la classe de musique de chambre, mais aussi une classe d’orchestre car il croit fortement à la formation par un travail en commun.

Et pour attirer les plus grands musiciens, François-Joseph Fétis va se battre contre le gouvernement pour obtenir des traitements différenciés selon la qualité de l’enseignement pour ses professeurs : un meilleur salaire, l’obtention de facilités pour leur carrière, l’obtention d’une pension et du statut de fonctionnaire.

Et puis, l’un de ses grands chevaux de batailles fut la création d’une bibliothèque au sein du Conservatoire. Certes, une bibliothèque "d’étudiant" existait déjà mais François-Joseph Fétis l’a agrandie pour en faire une bibliothèque de référence historique.

Dans ses derniers écrits, François-Joseph Fétis aborde quelque chose qui n’a pratiquement jamais été abordé avant lui : la découverte des musiques non occidentales.

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