Science occulte ou discipline rigoureuse à la base de la chimie moderne, beaucoup de lieux communs ont été émis à propos de l’alchimie. On en déconstruit quelques-uns et on remonte à ses origines avec l’invité d’Un jour dans l’Histoire, Arnaud de la Croix, philosophe et conférencier, auteur du livre Alchimie – Histoire et actualité paru aux éditions Jourdan.
Que connaissons-nous de l’alchimie ? Pas grand-chose si l’on en croit l’image que l’on s’en fait encore aujourd’hui. La discipline est associée au répertoire de la magie, du secret, des apprentis sorciers en quête de miracles.
Pourtant, l’alchimie a bel et bien été développée comme une science naturelle, a milles lieues des caractéristiques ésotériques qu’on lui prête encore aujourd’hui. Mais il est certain qu’elle est empreinte de mystère, dès sa création. De ce que l’on en sait, l’alchimie est apparue durant l’Antiquité, indépendamment dans trois endroits différents : la Chine, l’Inde et l’Egypte ancienne. C’est à partir cette dernière qu’elle finira par atterrir en Europe via les érudits Arabes, durant le Moyen-Âge.
Contrairement à ce que l’on entend souvent, l’alchimie ne cherche pas à mélanger des potions magiques en observant les astres. Elle se manifeste dans trois objectifs bien concrets. On cherche à connaître les propriétés chimiques et physiques des métaux et de leur fusion. On pense en effet qu’un métal peut, sous certaines conditions, se transformer en un autre. Cela voudrait dire que l’on peut transformer le plomb en or, fantasme ultime pas forcément partagé par les alchimistes.
Ensuite, il y a une portée médicale, avec notamment la recherche de l’allongement de la vie en trouvant des remèdes grâce à la composition des plantes. Enfin, il y a une démarche spirituelle indispensable, en pleine période où la religion est incontournable. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, l’alchimie n’est pas interdite par l’Église médiévale. Une certaine méfiance s’est tout de même installée dans une partie de l’opinion publique, car on craignait que les alchimistes fassent usage de leur don (pourtant inexistant) de transmutation des métaux pour falsifier des monnaies avec du faux or.