Ce samedi 14 mai, " Retour aux sources " cède sa place à une soirée archéologie et découverte avec deux documentaires : " Le mystère Cléopâtre, la dernière reine d’Égypte ", de Rosalind Bain, et " Pétra, une cité de légendes ", de Thierry Besnard et Yohann Thiriet…

L’été arrive à grands pas, alors, à défaut de profiter d’une douce croisière sur le Nil ou d’une escapade en Jordanie, voici quelques idées d’escapades en Belgique qui vous permettront de vous évader au pays des pharaons ou au Proche-Orient… des univers historique et archéologique ou bien réinterprétés et sublimés.

À Bruxelles, le palais royal et les Musées royaux d’art et d’histoire…

Si vous projetez de visiter le palais royal de Bruxelles, ne ratez pas dans l’un des vestibules, les deux statues égyptiennes antiques en granit rouge, acquises au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et faisant partie de la Collection royale… Puis, profitez-en pour vous rendre au parc du Cinquantenaire…

Les Musées royaux d’art et d’histoire conservent l’une des plus belles collections égyptiennes en dehors de son pays d’origine : plus de 11.000 pièces qui constituent un véritable voyage dans l’histoire et l’art de l’Égypte. Couvrant plusieurs millénaires jusqu’à l’époque chrétienne, elle compte quelques pièces exceptionnelles

La « Dame de Bruxelles ".
La « Dame de Bruxelles ". © Musées royaux d’art et d’histoire.

Il y a d’abord la " Dame de Bruxelles ", une statue de femme, probablement à usage funéraire, en calcaire, datée d’environ 2.700 ans avant J.-C. Il y a aussi le relief en calcaire de la reine Tiyi, née vers 1400 avant J.-C. cette grande épouse royale d’Amenhotep III est aussi la mère d’Akhenaton, celui qui tenta d’imposer un culte monothéiste et qui sera le père de Toutânkhamon…

À Saint-Josse-ten-Noode…

Détail de la façade du 27 de la rue du Méridien.
Détail de la façade du 27 de la rue du Méridien. © Inventaire du patrimoine de la région de Bruxelles-capitale.

Si vous passez par la rue du Méridien, arrêtez-vous pour admirer la façade du numéro 27. La maison date du dernier tiers du XIXe siècle et est typique de ce que l’on peut appeler le style éclectique. Elle appartenait originellement à l’artiste-peintre Jules-Emile Six-Erambert, visiblement intéressé par le décor architectural. Parmi les éléments, des disques ailés, dont celui se trouvant entre les fenêtres du premier étage est largement inspiré d’un modèle de disque assyrien reproduit par Eugène Goblet d’Alviella dans l’un de ses ouvrages.

La Pyramide de Waterloo ?

La prochaine fois que vous passez à proximité du site universellement connu de la butte du Lion, à Waterloo/Braine-l’Alleud, regardez bien ce cône de terre… Il n’aurait jamais existé si le premier projet, soumis le 21 juillet 1817 par l’ingénieur Jean-Baptiste Vifquain, avait été accepté. Sa proposition était d’édifier une pyramide de 41,5 m de côté, en briques couvertes de pierre blanche et contenant deux salles. Sur ses flancs auraient été gravés les noms de ceux qui avaient vaincu Napoléon…

La monument hanovrien, à Placenoit…

Mais découvrir un bout d’Égypte, ou du moins d’architecture égyptisante du côté de Waterloo/Braine-l’Alleud est possible ! À Plancenoit, le long de la chaussée de Charleroi, le monument aux officiers hanovriens construit en 1818 en est un bel exemple. Certains y voient une pyramide tronquée, mais il semblerait que ce soit plutôt un élément de pylône (tels que les édifiaient les Égyptiens à l’entrée de leurs temples), dont les faces sont gravées d’inscriptions en allemand, en anglais et des noms des officiers ayant perdu la vie en 1815…

À Morlanwelz…

Un aperçu de la section antique du musée de Mariemont…
Un aperçu de la section antique du musée de Mariemont… © Musée royal de Mariemont.

Le Musée royal de Mariemont pour origine les collections aussi remarquables qu’éclectiques, rassemblée par Raoul Warocqué : de la Grèce à la Rome de l'Antiquité en passant par l’Extrême-Orient, de l’archéologie régionale à la porcelaine de Tournai, la section Égypte et Proche-Orient entre bien dans le contexte de cet article ! Le chef-d’œuvre égyptien de Mariemont est, sans nul doute, le buste monumental d’une reine ptolémaïque. En granit gris, il remonte au 1er siècle avant J.-C. et monumental, il l’est car, mesurant plus de 3 m, il ne constitue qu’un fragment d’une statue dont la hauteur peut être estimée à 8 m !

Du côté de Liège…

Se promener dans les vieux cimetières de chez nous n’a rien de morbide, l’art funéraire est une branche non dédaignable des beaux-arts et se doit d’être protégé. La franc-maçonnerie reprendra de nombreux symboles issus de l’Égypte antique, dont la pyramide. Un genre qui sera dès lors assez présent dans l’art funéraire, comme au cimetière de Robermont où le tombeau de la famille Charlier, édifié en 1876, épouse cette forme caractéristique.

Monument du chanoine Hubert Milemans, en la collégiale Sainte-Croix, à Liège.

Hélas inaccessible, la collégiale Sainte-Croix, non loin du palais des prince-évêques, abrite le tombeau en marbre noir installé en 1558, du chanoine Hubert Milemans. L’œuvre est révélatrice de la fascination des Européens de la Renaissance pour la symbolique. On y trouve gravés de néo-hiéroglyphes, censés perpétuer la tradition de l’Égypte pharaonique…

À Anvers, au zoo…

Un aperçu du pavillon des éléphants et des girafes du zoo d’Anvers.

Dans la cité scaldienne, le pavillon des éléphants et des girafes du jardin zoologique n’est autre… qu’un temple égyptien ! Son architecte, Charles Servais, a souhaité qu’il soit une " savante imitation ". Lors de l’inauguration du parc par Léopold Ier et ses enfants en 1856, le temple n’était pas encore paré de son magnifique décor peint. L’architecte fera appel à l’historien Louis Delgeur pour concevoir le programme iconographique et des textes hiéroglyphiques, consacrés, entre autres, à l’inauguration. Pour cette extraordinaire création, Delgeur s’est inspiré de scènes archéologiques, publiées par Jean-François Champollion et John Gardner Wilkinson. Un texte en hiéroglyphes signale qu' " l’année du Dieu sauveur 1856, sous S.M. le Roi, Soleil et Vie de la Belgique, Fils du Soleil, Léopold Ier, fut faite cette maison (pour être) un livre, pour réjouir Anvers et instruire ses habitants ".

Sans oublier quelques temples maçonniques…

La façade de la loge maçonnique « La parfaite union », à Mons…

Si les temples maçonniques sont plus difficiles d’accès, certains sont régulièrement ouverts au public, et c’est tant mieux car, l’une des particularités de la maçonnerie du royaume de Belgique est d’avoir largement versé, à la fin du XIXe siècle et au début du suivant, dans l’architecture de l’Égypte dont la civilisation antique était considérée être à la source des philosophies. À défaut d’y entrer librement, il suffit de passer devant leurs façades : 79 de la rue de Laeken, à Bruxelles… 22 de la rue Chisaire à Mons… 172 du boulevard d’Avroy à Liège et quelques autres encore…

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