Autour de ces 444 jours qui ont fait plier l’Amérique: otages, prisonniers et enlèvements célèbres…
Retour aux sources

Autour de ces 444 jours qui ont fait plier l’Amérique: otages, prisonniers et enlèvements célèbres…

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Par Gérald Decoster

    Dans " Retour aux sources ", en compagnie de Michel Liégeois et Didier Leroy, Élodie de Sélys évoque, avec le documentaire " 444 jours qui ont fait plier l’Amérique ", cette crise diplomatique entre États-Unis et Iran, au cours de laquelle 52 diplomates et civils américains furent retenus en otages à Théréran.

    Qui dit " Retour aux sources " soupçonne un bond dans un passé parfois plus ou moins lointain permettant d’évoquer des otages, des enlèvements, voir des prisonniers célèbres… En voici quelques-uns.

    En studio, Michel Liégeois  et Didier Leroy, en compagnie d'Élodie de Sélys;
    En studio, Michel Liégeois et Didier Leroy, en compagnie d'Élodie de Sélys; © Gérald Decoster

    Richard Cœur de Lion (1157-1199), fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, roi d’Angleterre, duc de Normandie et d’Aquitaine, comte d’Anjou, du Maine et de Touraine participera à la troisième croisade (1189-1192). Il reprendra la ville d’Acre en juillet 1191 et gagnera la bataille de Jaffa un an plus tard. C’est en rentrant qu’il sera capturé par le duc Léopold V de Batenberg. C’est au château de Trifels qu’il sera retenu par l’empereur du Saint-Empire germanique, Henri VI.

     

    L’église de l’abbaye de Fontevraud où est inhumé Richard Cœur de Lion, avec ses parents…
    Gisant de Richard Cœur de Lion et d’Aliénor d’Aquitaine, en l’abbatiale de Fontevraud.

    Otage ou prisonnier, c’est un peu chou vert et vert chou… Pour le libérer, l’empereur demande une rançon de 150.000 mars d’argent. Cette somme est considérable, correspondant à deux années de recettes du royaume anglais ! Aliénor d’Aquitaine mettra du temps à en rassembler deux-tiers. Finalement, Richard est libéré et débarque en Angleterre le 20 mars 1194.

    Le diable est lâché

    ce sont les termes que le roi de France Philippe-Auguste préviendra Jean sans Terre, frère de Richard, qui, durant l’absence du souverain, avait tenté d’usurper le trône. Richard devra reprendre toutes ses forteresses, la dernière à tomber étant celle de Nottingham…

    Jean le Bon, timbre-poste français de 1964, par Pierre Gandon, d’après Girard d’Orléans.

    Jean le Bon (1319-1364), fils de Philippe VI de Valois et de Jeanne de Bourgogne, roi de France, duc de Normandie, comte du Maine et d’Anjou sera l’un des participants à la guerre de Cent ans (1337-1453). Le 19 septembre 1356, Jean s’oppose à l’armée anglaise menée par le prince de Galles, Édouard de Woodstock – le fameux Prince Noir – lors de la bataille de Poitiers. Un désastre à l’issue duquel le Roi de France est fait prisonnier.

    Jean II est confortablement emprisonné à Bordeaux avec nombre de personnages de sa cour… Il sera ensuite emmené à Londres, toujours avec sa cour et bien logé, où il devra accepter de régler une rançon de 4 millions d’écus, ce qui équivaut à plusieurs années de recettes d’impôts ! Sans compter un nombre impressionnant de restitutions de territoires français au roi d’Angleterre Edouard III.

    Après bien des années, marquées par la détérioration de son incarcération, c’est le traité de Bretigny, imposant finalement une rançon de trois millions d’écus, soit deux années d’impôts, qui met fin à la captivité de Jean II le Bon en 1360, mais pour être certain du versement, des otages français seront envoyés à Londres ! Édouard III obtiendra évidemment nombre de terres françaises…

    François Ier et Charles-Quint visitant les tombeaux de Saint-Denis, gravure par Louis Sisco, d’après Antoine-Jean Gros.

    François Ier (1494-1547), fils de Charles d’Angoulême et de Louise de Savoie, roi de France et duc de Milan, possède un rival d’importance : Charles-Quint. L’empereur souhaite récupérer le duché de Bourgogne et mener une croisade contre les Turcs, des ambitions qui ne plaisent pas à François Ier qui a les mêmes vues !

    Lors de la sixième guerre d’Italie, où s’opposent les armées impériales et royales, François Ier perd la bataille de Pavie, le 24 février 1525. Le roi est emprisonné en divers lieux d’Italie puis d’Espagne, dont l’Alcazar de Madrid… C’est là qu’Éléonore d’Autriche, sœur de Charles-Quint, tombera amoureuse de celui dont elle deviendra l’épouse.

    Le 14 janvier 1526, le Roi de France ratifie le traité de Madrid, cédant à Charles-Quint le duché de Bourgogne, le Charolais ; le roi renonce à toute revendication sur l’Italie, l’Artois et les Flandres. Il doit aussi épouser Éléonore… et envoyer les deux fils qu’il a eu de son mariage avec Claude, duchesse de Bretagne, François et Henri de France, en otages… Ils ne seront libérés qu’en 1530, après versement de 1,2 million d’écus, et ramenés en France avec Eléonore qui épousera le roi le 4 juillet.

    Paul Vanden Boeynants (2e à partir de la gauche) quittant le 10 Downing Street à Londres, en novembre 1967.
    Paul Vanden Boeynants (2e à partir de la gauche) quittant le 10 Downing Street à Londres, en novembre 1967. © GettyImages.

    Paul Vanden Boeynants (1919-2001), dit " VDB ", fils d’Henri et de Jeanne Lenssens, homme politique belge, deux fois Premier ministre, sera enlevé le 14 janvier 1989. L’acte sera revendiqué par les " Brigades socialistes révolutionnaires ", en réalité, la bande de Patrick Haemers. Détenu au Touquet, il sera libéré à Tournai, le 12 février contre une rançon de 63 millions de francs belges…

    La conférence de presse qui suivra sa libération demeure dans les annales avec ses mots :

    Qui m’a enlevé ? Je ne sais pas d’où je viens… mais je viens de loin… Plus loin que le Nord, ou que si j’étais dans le Nord, c’était loin.

    Une page d’anthologie qui débouchera sur un titre de new beat de Paul Delanoy : " Qui ? " !

    Brussels sound revolution - Qui ..?

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    À voir dans " Retour aux sources ", samedi 18 juin à 21h05 sur La Trois, le documentaire " 444 jours qui ont fait plier l’Amérique ", de Ben Salama, suivi de l’entretien d’Élodie de Sélys avec Michel Liégeois, professeur de relations internationales (UCL) et Didier Leroy, du Centre d’études de sécurité et de défense. Suivi de " L’exubérant banquet du Shah ".

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