Avec un nombre croissant de personnes âgées disposant encore d'une bonne autonomie s'est développé depuis quelques années le concept de résidences-services. Des appartements implantés aux abords immédiats d'une maison de retraite, où les résidents peuvent conserver une autonomie tout en bénéficiant de services divers et d'une garantie d'intervention rapide en cas de problème de santé. Depuis quelques mois, quatre dames de 78 à 86 ans ont emménagé dans de tels appartements, flambant neufs, à la résidence Leonardo Da Vinci de Welkenraedt.
Elles s’appellent Mimie, Madeleine, Cécile et Francine. Depuis quatre mois, elles expérimentent la résidence service. Pour toutes, la recherche était la même. C'est ce qui définit le concept. "Quand un résident souhaite venir en résidence services, c’est pour avoir la combinaison d’un logement privatif avec la possibilité de participer à la vie sociale d’une maison de repos", explique la directrice, Hedwig Kockartz.
"Je me sens chez moi"
Il y a aussi les services, mais pas seulement. Dans son appartement de 75 m², Mimie, 86 ans, est aussi attachée à la sécurité médicale et à sa liberté : "Il y a une assurance médicale, et puis les enfants n’ont pas des maisons assez grande. Et puis je préfère avoir ma liberté. Je peux être ici sans cuisiner, sans lessiver. Je peux avoir tous les services que j’ai difficile maintenant de faire. C’est important parce qu’on garde une liberté et je me sens chez moi. Je ne dis pas que je n’ai pas de temps en temps un petit pincement au cœur pour retourner dans mon village mais à choisir, je referai le même choix".
Un choix que referait aussi Madeleine, 84 ans, conquise par le maintien d'une certaine autonomie : "Je cuisine certains repas. Je suis très autonome. Je me sens chez moi et je crois que c’était le bon choix".
Sentiment de liberté
Avec 50 m² comprenant salon, cuisine, chambre, salle de bain, balcon et espaces de rangement, Cécile, 85 ans, se sent à l'aise. Libre aussi : "On est quand même plus libre ici. Moi-même, je nettoie. C’est tout ce que je fais. La motivation de la résidence services, ça a aussi été la sécurité au niveau santé. A mon âge, on est quand même plus sécurisé. Il n’y a pas de regret, je me sens très bien".
La sécurité en cas de problème, c'est aussi un aspect important. Il a été bien pris en compte lors de la conception de la résidence service, rappelle Hedwig Kockartz : "Dans chaque pièce de l’appartement, il y a un appel personne. Un membre du personnel soignant se déplace de suite pour aller voir ce qui se passe et fournir toutes les aides nécessaires".
Autonomie
Francine est la cadette des résidentes. A 78 ans, son autonomie, elle y tenait et n'a pas de regret : "Je me suis déjà fait des copines. On a des réunions, on rigole, on s’amuse vraiment bien. Je conserve aussi mon autonomie : je cuisine moi-même. Je pourrais aller au restaurant mais je veux toujours aller jusqu’au bout des choses et ça me rend autonome aussi. Il faut faire les courses par exemple. J’ai déjà perdu une bonne partie de mon autonomie quand j’ai dû vendre ma voiture. Ça c’était une passe assez difficile, mais je m’en sors très bien. Et puis il reste le lien social. Il s’en crée même. J’étais à peine arrivée que la dame d’à-côté est venue se présenter et m’a dit ‘viens, on prend l’apéritif pour ton arrivée’. Et puis les gens que je retrouve ici sont des gens de mon âge, et donc nous avons tous les mêmes problèmes. Or quand on est toute seule, on ne pense qu’à ça, tandis qu’ici, on n’a pas le temps de penser. Je vous garantis que mon agenda, c’est comme les ministres : il est rempli".
Un choix pas si onéreux que cela comparé à une maison de repos : de 860 à 1050 euros. Un tarif auquel il faut ajouter les charges, les repas éventuels et les soins de santé en cas de besoin.
