Aucun patient Omicron dans les soins intensifs à Bruxelles : est-ce la preuve qu’Omicron est définitivement moins sévère ?

© Getty

Par Xavier Lambert

Malgré une incidence record depuis le début de l’épidémie, il n’y a, pour le moment, aucun patient infecté par Omicron en soins intensifs dans les hôpitaux bruxellois. C’est la bonne nouvelle annoncée mardi par la Cocom (Commission Communautaire Commune de Bruxelles).

L’incidence, soit le nombre d’infections sur 100.000 personnes, a pourtant atteint un record avec plus de 3000 cas positifs sur 14 jours, tout comme le taux de positivité de 30%.

Les hospitalisations, elles, augmentent, mais beaucoup plus doucement que les cas, qui font plus que doubler en une semaine. "On est passé de plus ou moins 350 personnes admises la semaine passée à 450 cette semaine, a commenté Inge Neven. Mais l’occupation des lits en soins intensifs est en légère diminution. D’après les retours reçus des hôpitaux, les patients soignés sont encore principalement des personnes infectées par le variant Delta".

La bonne nouvelle, vu la hausse spectaculaire des contaminations, c 'est que les patients infectés avec le nouveau variant ne nécessitent souvent que des soins plus légers : "Les personnes contaminées par le variant Omicron qui arrivent à l’hôpital n’ont pour le moment besoin que de soins 'normaux' et il n’y a pas encore de patient avec Omicron en soins intensifs", a-t-elle ajouté.

Cette situation favorable va-t-elle perdurer ? C’est difficile à dire : d’une part, les conséquences sur les soins intensifs sont en général décalées de plusieurs semaines par rapport à l’augmentation des contaminations. D’autre part, celles-ci ont d’abord augmenté dans la tranche d’âge des 20-29 ans, une catégorie moins susceptible de développer des formes graves. (Inge Neven a d’ailleurs appelé à faire attention aux personnes âgées ou présentant des comorbidités)

Selon HLN, cette situation est la même dans les hôpitaux flamands : pas un seul patient atteint d’omicron ne s’est retrouvé aux soins intensifs à Leuven et à Gand. Ailleurs, les patients ont été détectés positifs avec Omicron APRES leur admission en soins intensifs.

Si on se base sur les pays qui ont affronté la vague Omicron plus tôt, les signes sont aussi encourageants :

En Afrique du Sud, la vague est passée avec beaucoup moins de conséquences sur les hôpitaux que les précédentes. Dans toutes les tranches d’âge, il y a eu moins d’hospitalisations par rapport au nombre de cas (record), et des séjours plus courts.

Au Royaume-Uni, on semble tout juste avoir passé le pic, avec des admissions qui semblent repartir vers le bas. Les services hospitaliers ont plus été préoccupés par les absences, très nombreuses, du personnel, en lien avec les contaminations que par les cas graves : le nombre de patients Covid en réanimation n’a lui que très peu augmenté.

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Au Danemark, malgré un nombre de contaminations record, l’impact a été très léger sur les hôpitaux. A la fin décembre, il y avait toujours moins de 5 patients identifiés Omicron en unités de soins intensifs. A ce jour, il reste 71 patients Covid en tout, contre 61 avant l’arrivée d’Omicron.

En Norvège, "L’analyse préliminaire des données suggère que le risque d’hospitalisation avec le Covid-19 comme cause principale est 69% plus bas avec le variant Omicron comparé aux infections avec le variant Delta", selon l’Institut norvégien de santé publique.

En France, selon les premières données sur les hospitalisations par variant, du 1er décembre 2021 au 4 janvier 2022 dans la capitale, les patients infectés par Omicron auraient surtout besoin d’une hospitalisation conventionnelle plutôt que de soins critiques. La durée de l’hospitalisation serait aussi réduite, avec une prise en charge inférieure à une journée pour 43% des patients infectés par le variant Omicron contre 19% des patients touchés par Delta.

 

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A l’inverse, les Etats-Unis continuent à enregistrer une hausse importante des admissions,

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sans que l’on sache si c’est dû à un moindre taux de vaccination dans certains états, une vague Delta plus ancienne qu’en Europe (et donc moins d’anticorps actifs), ou tout simplement des cas qui ne sont pas liés à Omicron. Car les récentes études qui étudient les admissions selon le variant montrent effectivement un risque plus faible avec Omicron.

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Ces indices d'une moindre sévérité d'Omicron ne veulent pas dire que le Covid-19 est devenu une maladie bénigne pour autant. Une majorité des infectés développent des symptômes dont les principaux sont fatigue, fièvre et toux. Un certain nombre de cas continue de nécessiter une hospitalisation pour des soins légers, même si elles est moins longue. Et on ne connaît encore rien des risques de séquelles et de symptômes qui perdurent dans ce qu'on appelle le Covid long.

Une constatation toutefois: plus les patients sont avancés dans leur schéma vaccinal, moins les symptômes semblent forts. Chez les personnes qui ont reçu leur dose de rappel, "Omicron a tendance à produire des infections plus bénignes", a déclaré le Dr William Schaffner, expert en maladies infectieuses au Vanderbilt University Medical Center de Nashville (Etats-Unis) sur NBC News. Mais les études sur le sujet manquent. "Ce que nous n'avons pas encore vu, c'est un ensemble substantiel d'informations sur ce que l'Omicron fera chez les personnes non vaccinées", précise-t-il. 

Reportage du journal télévisé de ce 2 janvier :

Omicron / Flambée des contaminations faut-il sinquiéter ?

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