Patrimoine

Au Royaume-Uni, la situation financière des archéologues est difficile

55,8% des archéologues britanniques disent ressentir de la honte en raison de leur niveau de vie.

Photographie Photoshopix / Getty Images ©

Quel enfant n’a jamais rêvé de marcher sur les pas d’Indiana Jones, le plus célèbre des archéologues ? Toutefois, la réalité de cette profession est loin d’être aussi glamour que l’image véhiculée dans la saga de George Lucas et Steven Spielberg. Une récente enquête britannique révèle même que le secteur est en proie à une crise financière.

Si Indiana Jones a influencé des générations d’archéologues en herbe, son train de vie est loin de refléter celles de ses confrères et ses consœurs “dans la vraie vie”. Le British Archaeological Jobs Resource a interrogé 755 personnes travaillant dans le domaine de l’archéologie afin de connaître les difficultés qu’ils doivent affronter au quotidien. L’organisation a constaté que la plupart d’entre eux n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

En effet, le salaire annuel d’un archéologue britannique s’élève, en moyenne, à 21.820 livres sterling (environ 24.926 euros). C’est nettement moins que 25.500 livres sterling (29.130 euros) que la Joseph Rowntree Foundation estime nécessaires pour avoir un niveau de vie décent au Royaume-Uni.

Cette faible rémunération plonge les professionnels du secteur dans une "situation financière insoutenable". Plus d’un tiers d’entre eux souscrivent à des crédits à la consommation tous les mois pour pouvoir payer leurs factures. "Les archéologues sont confrontés à la perspective très réelle d’une privation économique, et les perspectives pour leurs familles semblent sombres s’il n’y a aucun changement", peut-on lire dans le rapport.

Les professionnels du secteur les plus affectés par cette paupérisation du secteur sont ceux au début de leur carrière, tout particulièrement s’ils ont des enfants à charge. La majorité d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire : ils sont obligés de sauter des repas ou d’avoir recours aux banques alimentaires pour s’en sortir.

Ces conditions de vie déplorables jouent sur leur bien-être personnel comme professionnel. Deux tiers des archéologues britanniques interrogés déclarent que les difficultés financières auxquelles ils sont confrontés jouent sur leur santé mentale, tandis que 55,8% des répondants disent ressentir de la honte en raison de leur niveau de vie. Cela pousse de nombreux professionnels à envisager une reconversion professionnelle : seuls 35% des sondés sont convaincus de pouvoir continuer à travailler dans l’archéologie dans les prochaines années.

Les auteurs du rapport écrivent :

Nous parlons souvent de l’archéologie en tant que profession, en nous concentrant moins sur les personnes qui la composent. Il devient important d’examiner comment la composition de la main-d’œuvre a un impact sur les perspectives à court et à long terme du secteur dans son ensemble. Si les archéologues se trouvent dans des positions non viables au cours de leur carrière, alors le secteur lui-même est également dans une position non viable.

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