- Les applications IT au cœur du dispositif
Mais pour Catherine Bosman, outre les vaccins, le défi le plus important c’est la mise en place d’applications IT fonctionnelles."Les applications IT ne sont pas entre nos mains mais on en est dépendants. Le bon fonctionnement du dispositif est directement tributaire de la qualité de ces applications et de la manière dont elles ont été réfléchies". Et d’ajouter, "c’était ça le premier défi à ce moment-là, il n’était pas encore question de la non-disponibilité des vaccins".
En effet, la vaccination se fera en deux doses par personne. Il faut donc un outil pour pouvoir effectuer la traçabilité de la vaccination. "Vacciner n’est pas un geste anodin donc il y a toute une série de précautions à prendre et de traçabilité à enregistrer qui sont relatives aux épisodes qui peuvent survenir. Il peut y avoir des raisons de non-administrations, des effets secondaires mineurs ou graves et puis on doit savoir qui a été vaccinés", explique la coordinatrice.
A cela s’ajoute, la mise en place d’une application pour la prise de rendez-vous. Dans la mesure où les vaccins, notamment ceux de Pfizer et Moderna, doivent répondre à des procédures de conservation strictes et être préparés peu de temps (le jour même pour Moderna), avant d’être administrés, une application fonctionnelle de rendez-vous est indispensable pour éviter de gâcher de précieuses doses. "On estime qu’il y a entre 10 et 15% de personnes qui ne se présentent pas. Le risque c’est donc d’avoir des vaccins que l’on a préparés et qu’on ne pourra pas administrer", détaille-t-elle.
Le fait est que ces applications peinent à être mises sur pied et impossible de commencer le lancement du plus grand centre de vaccination de Belgique sans elles. Inge Neven, coordinatrice du projet pour la Cocom, explique de son côté qu’il "a fallu négocier avec le fédéral qui voulait sortir les applications pour le 1er mars, mais nous voulions aller plus vite. On devrait donc avoir la version définitive très prochainement. Quant à l’outil de traçabilité, il sera prêt cette semaine". Mais, précise-t-elle, "il se pourrait qu’il y ait des choses à régler, même après".
- Trouver le matériel nécessaire
Aux problèmes techniques et à l’incertitude provoquée par les retards de livraison de vaccins s’ajoute aussi la nécessité de trouver le matériel dans un délai très court et sur un marché où la demande mondiale explose. Il s’agit aussi bien de trouver les chaises de vaccination adaptées que les congélateurs médicalisés en passant par le chauffage à relancer ou encore la nécessité de trouver des flux laminaires, sorte de hottes soufflantes qui éviteraient les contaminations par particules.
A cet égard, l’expertise des équipes de Brussels Expo est indispensable. L’avantage c’est que Brussels Expo possède ses propres prestataires et sa propre équipe logistique, ce qui leur permet d’être plus réactifs, nous explique-t-on. Une équipe qui a l’habitude de fonctionner ensemble, même s’il a fallu rappeler le personnel après plusieurs mois de chômage temporaire.
Le premier défi c’est évidemment le délai. Un peu moins d’un mois, c’est court. Mais "gérer les imprévus et les livraisons, c’est notre business puisque nous sommes dans l’événementiel, souligne Emin Luka, en charge de Brussels Expo. C’est plutôt la partie médicale avec ses contraintes que l’on doit gérer et qu’on ne connaît pas forcément". Et d’ajouter, "cela a vraiment été un gros challenge pour Brussels Expo, tout le monde a été mis sous pression. Mais on a eu aussi beaucoup d’aide de la part de nos prestataires. Nombre d’entre eux ont fait des gestes, ils se sentent concernés par la pandémie en Belgique".
Même son de cloche du côté du responsable des achats du centre de vaccination, Benjamin Geraerts. Son rôle ? Dégoter l’introuvable en un temps record. "C’est un peu comme pour tous les évènements, mais le défi c’est effectivement le délai très court et le fait de devoir trouver les produits". Et d’ajouter, "les délais de production sont importants et il y a une forte demande. Et puis habituellement on connaît les articles, ici il s’agit de matériel médical qu’on ne connaît pas forcément".
A titre d’exemple, les congélateurs, commandés au gré des annonces sur les vaccins, sont en cours d’arrivage. Ils viennent du Danemark.