Mais l'inquiétude demeure. Directeur départemental des mines d'Arlit, Bassirou Babalé, rappelle que les résidus "sont radioactifs" et qu'il faut "éviter qu'il y ait des fissures et que le radon (le gaz issu de la désintégration naturelle de l'uranium) inonde la ville". Des tests sont en cours, dit-il.
"Il y a de la défiance, des doutes et des craintes quant à la radioactivité dans notre ville, c’est normal, mais des mesures sont prises pour y faire face", répond de son côté le maire d'Arlit, Abdourahmane Maouli. Selon M. Récoché, "il n’existe aucun cas avéré de maladie liée à la radioactivité" dans la région d'Arlit.
Mais pour Hassan Souley, un ancien travailleur de la Cominak rencontré à Arlit, "les gens sont à 7 km des carrières" et certains "sont malades". Il ne décolère pas.
Selon lui, "tout le monde est inquiet" car "Orano est à la base de tous ces problèmes et ne veut même pas nous écouter".
Créé en 2012, l’Observatoire de la santé de la région d’Agadez (Osra) a mené depuis un suivi médical des retraités et des licenciés de la Cominak et de l'autre mine de la région exploitée par Orano, la Société minière de l'Aïr (Somaïr), toujours en activité.
Ayouba Dogonyaro, médecin prestataire à l'Osra, affirme que "sur 2000 consultations, nous avons détecté une dizaine de cas de maladies professionnelles imputables aux radiations, cancers du sang et des poumons, silicose, dont six ont été reconnus par le Comité médical de l’Osra composé de trois médecins représentant les mines, la société civile et l’Etat".