Une fois fondu dans cette usine de Tripoli, métropole du nord du Liban, le verre sera utilisé pour fabriquer des carafes traditionnelles, une initiative lancée par des associations et des volontaires engagés dans le déblaiement des décombres après la déflagration du 4 août qui a dévasté des pans entiers de Beyrouth.
Ce jour-là, fenêtres, baies vitrées et devantures de boutiques ont volé en éclat à travers la capitale et ses banlieues.
"Nous avons décidé qu’une partie de tout ce verre pulvérisé […] devait aller aux industries locales pour servir de matériau brut", explique Ziad Abi Chaker, militant écologiste qui dirige l’entreprise de recyclage Cedar Environmental.
Vétéran de la cause au Liban, il s’est mobilisé après la tragédie avec d’autres volontaires de la société civile pour élaborer un plan visant à récupérer le verre qui jonchait les maisons et crissait sous les semelles dans quasiment toutes les rues.
Un mois après le drame ayant fait plus de 190 morts et 6500 blessés, les camions chargés des éclats de verre ramassés dans les quartiers dévastés continuent d’approvisionner deux usines familiales de Tripoli.