Les désignations de ministres MR au gouvernement fédéral n’auront finalement pas d’incidence sur la composition du gouvernement wallon, pour ce qui est des ministres du mouvement réformateur. Le MR renonce à son jeu de chaises musicales. Valérie Debue (MR), reste ministre wallonne de la Fonction publique, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière. Il n’est plus question que Denis Ducarme, qui n’a plus de poste de ministre fédéral la remplace.
Avec l’annonce des nouveaux ministres au gouvernement fédéral, le président du MR Georges-Louis Bouchez avait non seulement créé la surprise, mais avec le remaniement qu’il avait envisagé au gouvernement wallon, il avait aussi carrément plongé celui-ci dans l’illégalité, comme l’avait affirmé dans la foulée, le chef de groupe cdH François Desquesnes, pour qui "le choix du MR est machiste et surtout illégal".
Le décret wallon impose en effet un tiers de femmes dans l’exécutif : S’il y avait eu remaniement et remplacement de Valérie De Bue par Daniel Ducarme, il n’y aurait plus eu assez de femmes dans l’Exécutif wallon, seulement deux sur huit ministres
Il faut trois femmes sur un total de 8 ministres
Du côté du cdH, dans l’opposition à la Région wallonne, on avait dégainé rapidement pour signaler ce fait, notamment dans un Tweet du président du cdH : "Sauf à me tromper, le casting du MR ne respecterait pas le décret ! Il faut un tiers de femmes au minimum au Gouvernement wallon ‼️Valérie De Bue ne peut donc pas être remplacée par un homme… Allô gouvernance ?" avait réagi Maxime Prévot.
Le remplacement de Valérie De Bue par Denis Ducarme au sein du gouvernement wallon aurait en effet été déclaré irrecevable, en vertu d’un décret spécial voté en mai 2019 prévoyant que l’exécutif wallon comporte au moins un tiers de femmes (et d’hommes). Selon les modifications apportées à la loi du 8 août 1980 de réformes institutionnelles, le gouvernement régional doit présenter "un tiers minimum de membres du même sexe". Or, en substituant Denis Ducarme à Valérie De Bue, le compte n’y était plus puisque le gouvernement n’aurait plus compté que deux femmes – Céline Tellier (Ecolo) et Christie Morreale (PS)- sur huit ministres. Si l’on applique la règle prévue dans la législation, un tiers des 8 ministres wallons, doit être constitué de femmes, soit 3 femmes ministres, en arrondissant à l’unité supérieure.