Pour mieux appréhender l'ampleur du problème, une recherche a été lancée au centre antipoison de Paris, après l'intoxication sévère d'une famille de trois personnes l'an dernier.
"J'étais à la régulation téléphonique ce jour-là", se rappelle le Dr Jérôme Langrand. "Cette famille avait ingéré un plat de champignons. Le père avait utilisé une application pour se rassurer, se dire : 'Ah oui, c'est bien des comestibles'", poursuit-il. Résultat : trois hépatites sévères, le placement de l'enfant en réanimation et une greffe de foie pour le père.
Pour réaliser l'étude lancée alors par le centre antipoison, les photos de champignons envoyées chaque jour par des particuliers inquiets d'avoir été intoxiqués ont été passées dans deux des applications de reconnaissance des champignons existantes.
Le travail est toujours en cours, mais "on a quand même plus qu'une tendance", explique le Dr Langrand. "Elles se trompent à plus de 50% sur l'espèce". "Parfois, c'est bénin mais dans certains cas, elles créent des situations à risque d'intoxication", insiste le médecin.
Même si les applis signalent le risque mortel de certaines espèces, ce n'est pas suffisant : "Il faut dire aux gens qu'il faut s'abstenir de manger tout champignon sur avis d'une application".
Par contre, prendre une photo des champignons que l'on compte manger est utile, insiste l'Anses. En cas d'intoxication, les médecins sont ainsi capables d'identifier rapidement l'espèce responsable pour décider du traitement adéquat.
L'agence rappelle également qu'il faut cuire suffisamment les champignons sauvages, qu'il faut cueillir uniquement les spécimens en bon état et en totalité (le pied et le chapeau, pour permettre l'identification).
Il ne faut pas non plus consommer de champignons achetés "à la sauvette", vendus par des non professionnels pas nécessairement capables de les identifier.