L’ancien avocat d’Abdelhamid Abaaoud, Me Alexandre Chateau, était l’invité du journal de 13h. Il a accepté de revenir sur ses contacts avec le cerveau présumé des attentats de Paris. Leur première rencontre ? Elle date de 2006 : " Il était poursuivi pour vol. Et puis ponctuellement jusqu’en 2013, je l’ai assisté devant les tribunaux pour différents dossiers de droit commun : vols, vols avec effraction et coups et blessures. "
Un suiveur
Pour lui, Abaaoud était à l’époque: "Quelqu’un de plutôt réservé. En quête de reconnaissance de la part de son entourage ou de ses amis. Je dirais qu’il s’agissait plus un leader qu’un suiveur comme on le présente aujourd’hui. Mes derniers contacts avec lui remontent à l’année 2013. Il devait comparaitre devant le tribunal. Mais il ne sait pas présenté et il n’a plus répondu à mes interpellations". Abaaoud est en fait partie en Syrie fin 2013 où il opère sur le front. En juillet 2015, c’est donc par défaut qu’il est condamné à 20 ans de prison, en Belgique pour participation aux activités d’un groupe terroriste.
Il s’est laissé pousser la barbe
"Je ne l’ai pas vu se radicaliser. Dans le courant de l’année 2013, lors de nos derniers contacts, j’ai pu constater qu’il semblait se rapprocher de la religion. Avec des signes extérieurs comme le fait de se laisser pousser la barbe, par exemple. Il m’a indiqué qu’il étudiait la religion. Tout cela n’apparaissait pas comme des signes de radicalisation. Il n’y avait pas de discours haineux. Pas de revendications particulières. En fait, on avait plutôt l’impression que grâce à la religion, il se sortait de sa logique de délinquance qui était la sienne pendant toutes ces années".