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Attentat déjoué du Thalys : perpétuité requise contre Ayoub El Khazzani

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La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi à l'encontre d'Ayoub El Khazzani, tireur mandaté par l'organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys en août 2015 et jugé en appel devant la cour d'assises spéciale de Paris.

"Il ne faut pas redonner à El Khazzani l'occasion de recommencer ce qu'il n'a pas pu exécuter", a dit au terme de son réquisitoire l'avocate générale.

Elle a demandé à la cour de condamner le Marocain de 33 ans à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'interdiction définitive du territoire et à son inscription au fichier des auteurs d'infraction terroriste (Fijait).

En première instance, Ayoub El Khazzani avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. "Si vous le condamnez à perpétuité, c'est parce que vous voudrez qu'il ne sorte jamais", a plaidé le conseil de l'accusé, Me Martin Méchin, en rappelant que son client était à l'isolement depuis sept ans.

Il a appelé la cour à "enrayer cette machine implacable" et d'"avoir le courage de dire : 'Il y a un petit espoir'" que Ayoub El Khazzani puisse un jour sortir de prison "sans que personne n'ait peur". "Cela prendra du temps", a-t-il concédé.

"S'il n'y a pas eu un seul mort", dans l'attaque avortée du train Thalys Amsterdam-Paris le 21 août 2015, "ce n'est pas grâce à Ayoub Khazzani mais à l'intervention héroïque de passagers" du train, avait auparavant relevé l'avocate générale.

Son intention meurtrière ne fait aucun doute

"Son intention meurtrière ne fait aucun doute", a estimé la magistrate en soulignant que "le noble combattant" (comme il s'était lui-même qualifié) de l'EI disposait d'une kalachnikov, d'un pistolet semi-automatique, d'un cutter et d'une bouteille remplie de liquide inflammable. Il portait avec lui près de 300 munitions.

Il n'a été empêché de commettre un massacre que par la courageuse intervention de plusieurs passagers, dont deux soldats américains en civil et non armés alors en vacances en Europe. 

Au cours de son procès en appel, l'accusé a peu varié dans ses déclarations, affirmant que ses "seules cibles" étaient des fonctionnaires de la Commission européenne, coupables à ses yeux "de donner les ordres aux forces de la coalition pour les bombardements en Syrie". Il a exprimé des "regrets" pour son projet meurtrier et de la "compassion" pour les victimes. Il s'est dit "heureux" qu'il n'y ait pas eu de morts.

Il n'a pas convaincu l'accusation qui, par la voix de l'avocate générale, a réaffirmé que "le but de Ayoub El Khazzani était de faire le plus de victimes possible". 

Ayoub El Khazzani aura l'occasion de s'exprimer une dernière fois jeudi matin avant que la cour ne se retire pour délibérer. La décision est attendue jeudi soir.

Rappel des faits dans une archive du JT du 22/08/2015

Attaque terroriste dans le Thalys

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