L’attaque de la préfecture de Paris soulève beaucoup de questions et parmi elles, celle-ci se fait de plus en plus insistante : comment le prestigieux service de renseignement français n’a-t-il pas détecté le changement de comportement de Mickaël H, informaticien au sein même de la Direction du renseignement de la préfecture de police ?
Depuis l’attaque perpétrée jeudi, plusieurs éléments ont été recueillis par les enquêteurs. On a ainsi appris que Mickaël H. s’est converti à l’islam il y a au moins un an et demi. Et sa proximité avec des personnes appartenant à la mouvance salafiste intrigue les enquêteurs, selon des sources concordantes. Selon des sources proches du dossier, l’étude de la téléphonie de cet homme de 45 ans a par ailleurs mis les enquêteurs sur la piste de la préparation délibérée d’un acte violent par cet employé d’un service qui avait notamment pour mission le recueil d’information… sur la radicalisation djihadiste.
Cas marginaux
Hier, le préfet de police Didier Lallement a tenté d’éteindre directement le début de polémique sur les procédures de contrôle à la préfecture. Selon lui, les conditions de sécurité à l’intérieur de la préfecture "sont absolues" et "ne sont pas en cause". Mais elles n’ont pas permis de détecter les intentions de Mickaël H., ou de l’arrêter avant de parvenir à assassiner quatre fonctionnaires. Il faut dire que la discrétion est l’un des atouts requis pour travailler aux Renseignements…
En juin, un rapport parlementaire sur la radicalisation dans les services publics en France montrait que les cas sont "marginaux" mais qu’il reste des "zones d’ombre". Une trentaine de cas soupçonnés mais pas avérés avaient été recensés (sur 130.000 gendarmes et 150.000 policiers).