L’arrestation dans des circonstances nébuleuses, de l’opposant rwandais Paul Rusesabagina, connu pour son histoire racontée dans le film Hotel Rwanda, suscite les interrogations depuis le début de la semaine dernière.
C’est le lundi 31 août que les autorités rwandaises ont publiquement montré Paul Rusesabagina menotté devant les caméras. Le procureur rwandais avait alors lu son acte d’accusation : Paul Rusesabagina doit répondre de terrorisme, d’incendies, d’enlèvements et de meurtres.
L’histoire de Paul Rusesabagina, qui a 66 ans aujourd’hui, a été portée à l’écran en 2004 dans le film Hotel Rwanda, qui décrit comment ce directeur d’hôtel hutu, marié à une femme tutsi, avait contribué à sauver d’une mort certaine plus de 1200 personnes pendant le génocide de 1994, qui avait fait plus de 800 000 victimes, majoritairement Tutsi, mais aussi des Hutus modérés au Rwanda. Il avait fourni une cachette dans son établissement, l’Hôtel des Milles collines à Kigali.
Il n’aurait jamais été de son plein gré
Aujourd’hui, c’est la façon dont Paul Rusesabagina se retrouve derrière les barreaux au Rwanda qui pose question, et fait réagir les ONG. L’homme s’était rendu à Dubai, à la fin du mois dernier. Le héros du film Hôtel Rwanda a été victime d’une "disparition forcée", estime Human Rights Watch (HRW). Les autorités rwandaises doivent répondre de cet acte de manière exhaustive, ajoute l’organisation humanitaire ce vendredi.
Le président rwandais Paul Kagame avait affirmé dimanche que le héros du film Hôtel Rwanda était revenu de son plein gré à Kigali avant son arrestation, ce que la famille de Paul Rusesabagina nie catégoriquement.
"Papa a été poursuivi par le gouvernement rwandais, nous explique sa fille Carine Kanimba, qui se trouve en Belgique. En sachant que le gouvernement lui veut du mal, il n’aurait jamais été de son plein gré. "
Sa famille avait reçu des messages écrits lorsqu’il y est arrivé. Et puis plus rien, jusqu’au 31 août, et son apparition à Kigali retransmise sur les médias rwandais.