Un homme appartenant à la minorité chiite a été exécuté mardi en Arabie saoudite pour sa participation à des manifestations antigouvernementales lorsqu'il était adolescent, à l'issue d'un procès qualifié de "profondément inique" par des militants de défense des droits humains.
Mustafa al-Darwish, 26 ans, a été mis à mort à Dammam, dans l'est du pays, pour avoir lancé une "révolte armée" contre les dirigeants saoudiens et pour "déstabilisation de la sécurité" du royaume, a indiqué l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
Il avait été arrêté en mai 2015 pour participation présumée au Printemps arabe entre 2011 et 2012, ont relevé plusieurs ONG dont Amnesty International, qui a souligné qu'il n'avait à l'époque que 17 ou 18 ans.
"En procédant à cette exécution, les autorités saoudiennes ont fait preuve d'un mépris déplorable pour le droit à la vie", a relevé Amnesty.
"Mustafa al-Darwish est la dernière victime en date d'une justice saoudienne déficiente, qui condamne régulièrement à mort des personnes à l'issue de procès iniques se fondant sur des aveux obtenus sous la torture", a-t-elle poursuivi.
L'Arabie saoudite a annoncé en 2020 que la peine de mort ne serait plus prononcée à l'encontre de personnes condamnées pour des crimes commis lorsqu'ils avaient moins de 18 ans. Faisant référence à un décret royal, la Commission des droits humains (HRC) du pays avait précisé qu'elles écoperaient d'un maximum de dix ans d'emprisonnement dans un centre pour jeunes délinquants.
"Une fois de plus, les autorités saoudiennes ont démontré que leurs affirmations concernant l'abolition de la peine de mort pour les enfants ne valaient rien", a constaté Ali al-Dubaisi, directeur de l'Organisation européenne-saoudienne des droits de l'homme (ESOHR).
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