"Après"-coronavirus : le plan "Sophia", pour une économie mêlant développement durable et solidarité

La crise du Covid, le moment opportun pour relancer l'économie d'une manière durable?

© BELGA

"Sophia" en grec ancien veut dire "sagesse". Un ambitieux plan concocté par plus de cent scientifiques et deux cents entreprises (actives dans le développement durable) a été présenté ce jeudi 14 mai à la première ministre Sophie (est-ce un hasard ?) Wilmès. Les présidents de Régions devraient suivre.

Le Résilience Management Group (c’est le nom du groupement de scientifiques et d’entrepreneurs) explique sa démarche dans un communiqué : "Alors que la sortie de la crise sanitaire du Covid-19 commence à être maîtrisée, la crise économique que nous subissons n’en est qu’à ses débuts. La situation récente nous a démontré que la résilience de l’économie est aussi importante que sa productivité et sa compétitivité. Une transition écologique et sociale permettra d’éviter, de retarder ou d’atténuer les effets des crises futures. Le Résilience Management Group, composé de scientifiques et d’entrepreneur(e) s de la transition écologique, a élaboré un projet de plan de mesures pour aider les autorités à y parvenir : le plan ‘Sophia’."


 ►►► À lire aussi : Toutes les infos sur le coronavirus


Nous vous en proposons ici quelques pistes et extraits (pour plus d’infos sur le plan, cliquez ici).

Des pistes aux étoiles

La crise du coronavirus ne serait pas le moment opportun pour relancer l’économie d’une manière plus durable ? Ce collectif le pense. Tous ne sont pas d’accord sur tous les détails, mais leur objectif est néanmoins commun : aller vers un monde plus juste et plus responsable. Le groupement veut ainsi que les Régions et le Fédéral se joignent aux Etats européens adhérant au "Green Deal" qui vise entre autres à aligner la trajectoire de l’économie européenne avec l’objectif de neutralité carbone pour 2050.

CQFD sur le coronavirus et la mondialisation

Sophia propose ainsi tout d’abord des principes généraux :

- Elaboration de mesures de soutien aux entreprises visant à accélérer l’évolution vers une économie régénérative, notamment : la fin de subsides aux énergies fossiles pour les consacrer aux énergies durables, la création et la préservation des emplois durables (faiblement délocalisables et respectueux des limites planétaires), un impôt européen selon un taux lié à l’empreinte carbone des grandes entreprises.

- Développement les activités économiques dans le respect d’un plafond écologique et d’un plancher social (concept de la “doughnut economy”)

- Utilisation du libre-échange de manière "vertueuse", en privilégiant les échanges intra-européens sur les biens et services tels que l’alimentation, la santé, l’énergie, les infrastructures (tout en assurant une diversification de l’activité économique au sein des territoires)


►►► À lire (et écouter) aussi : L'après COVID, qu'espérons-nous pour la société de demain ?


- Inciter le commerce à se mettre au service du développement durable : intégrer des normes sanitaires, sociales et environnementales contraignantes dans les accords commerciaux, pour soutenir les efforts des pays en développement qui s’engagent dans le développement durable.

- Davantage de responsabilisations du politique et des administrations, appuyés par des conseils d’avis scientifiques multidisciplinaires et des consultations des parties prenantes. Il s’agit aussi d’approfondir la démocratie participative.

- Etablissement d’un pacte pour l’emploi : garantir à chacun de (re) trouver un revenu par un emploi décent, réduire les inégalités sociales et de genre, financer et sauvegarder les biens et services essentiels.

Quinze domaines en point de mire

Pour entrer plus dans les détails, des scientifiques réputés ou spécialistes en tout cas des questions sont nommées "porte-parole" des différents thèmes. 200 mesures classées en 15 domaines. Ainsi, Jean-Pascal Van Ypersele est porte-parole du volet "climat", Etienne de Callataÿ "fiscalité", François Gemenne "coopération au développement…

Diverses mesures sont ainsi proposées, on peut citer pêle-mêle : la revalorisation et le rééquilibrage du statut des personnels soignant et d’aide, le "recyclage" des friches industrielles et commerciales, encouragement des filières coopératives locales, suppression des voitures de société, actions sur les durées de garantie dans le secteur de la consommation, lancement d’un débat sur un revenu de base… 

Les pistes et mesures sont détaillées ici : https://www.groupeone.be/plansophia/

L’objectif donc, selon le collectif : "Enclencher immédiatement la transition vers une économie durable, pour éviter de nouvelles crises systémiques qui seraient inévitables si la relance se faisait à l’identique".

François Gemenne était l’invité d'"Au bout du Jour" (la Première) le 09 avril

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous