Ce jour-là, 4 particuliers suivent la formation du maître ès petites cuillères. Ils ont des profils différents, mais souhaitent tous apprendre à bien recevoir, à bien se comporter sans pour autant faire guindés.
"C’est un sujet intéressant, estime Véronique Willems. C’est amusant. Les cours d’étiquette devraient être donnés dans tous les milieux, à l’école. Cela fait partie du respect, surtout pour les jeunes ! Ce sont des valeurs qu’il est important d’appliquer, des règles de savoir vivre."
A côté d’elle, Julie Brunel, analyste de marché. Venue comprendre comment les objets, verres et couverts par exemple, se marient avec les bonnes manières. " Il n’y a plus de classes ! je pense que n’importe qui peut suivre cette formation. L’expérience de la table, ce n’est pas désuet. Ce qui est désuet c’est de mettre encore des barrières. "
"Bon appétit" ne se dit pas!
A ce stade de l’article, quelques exemples de ce qu’il faut faire et pas faire seraient peut-être bienvenus… Bon appétit ne se dit absolument pas. Comme l’a écrit Philippe Lichtfus : "En réalité, avez-vous analysé ce que cela veut dire ? Ayez de l’appétit, donc un peu de courage pour manger ce qui se trouve dans votre assiette ! La règle est de ne rien dire. Toutefois si on vous le souhaite, ayez la politesse de remercier, puisqu’il s’agit d’un souhait qui se veut bienveillant."
Sachez encore que la nappe doit être située à un endroit où tout le monde peut se déplacer autour de celle-ci, que les assiettes doivent être disposées à égales distances les unes des autres et en prévoyant un espace suffisant entre les convives afin que le repas soit physiquement agréable.
Quant aux couverts, il y a deux écoles : la française et l’anglaise. En France, on dispose les fourchettes et les cuillères pointes vers la table et dos vers le ciel. A l’inverse, en Angleterre, on dispose les fourchettes et les cuillères pointes vers le ciel et dos vers la table… Question d’armoiries gravées…
"Majesté" ou "madame" ? "Sire" ou "Monsieur" ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître le personnel hôtelier n’est pas toujours formé à l’étiquette. La matière ne s’apprend pas à l’école. Les bases sont parfois là, parfois pas. Alors la direction de certains palaces convie ses membres à tester ses connaissances et améliorer ce qui peut l’être. Philippe Lichtfus reprend donc son bâton de pèlerin pour expliquer comment s’adresser à un comte, une altesse, un prince, une reine.
"Une erreur est d’utiliser le 'votre' devant certains prédicats. Cela se pratique en anglais mais jamais en langue française. C’est une erreur renforcée par le cinéma et les mauvaises traductions de films américains. En Belgique, il est demandé désormais d’appeler la reine Mathilde 'majesté'. Je considère cela regrettable, même si cet appel fut en vigueur dans le passé."
Lorsqu’on lui pose la question de la noblesse, le directeur de la Savemius Academy est tout aussi franc et direct. "En Belgique, la noblesse a un statut officiel. Le roi des Belges anoblit encore. Personnellement, je pense que cela n’a plus aucun sens. Anoblir encore aujourd’hui n’entretient, me semble-t-il, que la course aux vanités."