Le court-métrage Apatride est une allégorie du mutisme de notre société face aux problèmes de migration. Il met en scène le corps d’Ambre Perez danseuse, chorégraphe et professeure de danse contemporaine à Lisbonne.
Chaque jour, 34.000 personnes sont forcées de quitter leurs maisons à cause de conflits et de persécutions
Le film s’ouvre sur la mer, des vagues balaient le sable alors que le ciel est chargé de nuages. Nous sommes à ras le sol, comme allongés, les yeux rivés vers l’horizon. Incarnons-nous le point de vue d’un migrant dont la fuite a été anéantie par les flots ? Difficile, en tout cas, de ne pas être hanté par la triste image d’Alan Kurdi, l'enfant syrien échoué sur une plage de Turquie.
Alors qu’une musique angoissante s’installe progressivement, nous nous retrouvons dans un tout autre endroit : dans le confort d’un appartement. Sur un bureau, des magazines sont entassés, tous parlent de l’immigration. Une femme éteint son ordinateur, dévorée par le flux incessant d’informations. Des souvenirs hallucinés parasitent son cerveau. Dans un flashback, la mer revient brusquement, une main blessée fait un dernier appel à l’aide.