Au début, pourtant, tout semble sourire à l'homme d'affaires. À la fin des années 90, il reprend les Forges de Clabecq. Suivront la sidérurgie louviéroise et Carsid à Charleroi. Pendant une dizaine d'années, ses investissements sont couronnés de succès. Mais 2008 signe la fin de la success story Duferco. Les hauts fourneaux sont à l'arrêt et les ouvriers font face à des mois de chômage économique. Malgré tout, Antonio Gozzi déclare continuer à croire en la sidérurgie wallonne et se montre rassurant, voire optimiste.
Un communicant respecté
Il apparaît comme un homme crédible et multiplie les apparitions. Même en temps de crise, il ne se cache pas. Il maîtrise parfaitement le français et explique avec des mots très simples les situations les plus délicates. Les syndicats le respectent et le qualifient même d'homme de parole. Antonio Gozzi semble s'être battu jusqu'au bout pour sauver ses usines, en vain.
En mars 2013, lors de la fermeture de Duferco à La Louvière, il déclare : "Malheureusement, aujourd'hui, la conjoncture est telle qu'on n'arrive plus à conserver le statut de producteur d'acier en Belgique. C'est la tristesse de la journée, mais je comprends que la tristesse des travailleurs et de leurs familles est encore plus grande que la mienne".
De sauveur à inculpé
Antonio Gozzi a finalement abandonné son bâton de pèlerin et tourné le dos à la sidérurgie wallonne pour se consacrer à d'autres activités. Après avoir représenté l'espoir pour des centaines de travailleurs wallons, l'homme est aujourd'hui inquiété par la justice belge. Il se retrouve au cœur de la tourmente, loin de l'image de sauveur qu'il incarnait à son arrivée en Belgique.
Joëlle Meert et Sarah Heinderyckx
Ci-dessous, notre reportage diffusé au JT de 13H