Depuis le début de l’invasion russe, plus d’1,7 million de personnes ont fui l’Ukraine. Parmi elles, de nombreuses femmes et des enfants qui doivent laisser derrière eux un père, un mari ou un frère, les hommes de 18 à 60 ans n’étant plus autorisés à quitter le pays pour le défendre.
Épuisées, mais soulagées. Désorientées, mais très dignes.
Nos envoyés spéciaux Ghizlane Kounda et Arnaud Verniers sont allés à la rencontre de ces femmes qui fuient l’Ukraine en Pologne. Au poste de Medyka, à la frontière entre les deux pays, ils les ont vues arriver par centaines en flux continu, à pieds ou en bus. Les traits tirés, épuisées après s’être lancées sur les routes de l’exil avec seulement quelques sacs, ce qu’il reste de leur vie, souvent avec un bébé dans une poussette. "Épuisées, mais soulagées. Désorientées, mais très dignes", décrit Ghizlane Kounda, journaliste à la rédaction internationale de la RTBF.
Des femmes qui sont ensuite emmenées dans l’un ou l’autre centre d’accueil où elles trouvent de quoi se nourrir, se changer et se reposer un peu avant d’aller ailleurs. Toutes racontent la même histoire : un périple exténuant, dangereux, et la douleur, l’inquiétude, d’avoir laissé leur père ou leur mari.
Le périple de Katryna et sa fille : 7 jours pour rejoindre la Pologne
À quelques mètres du poste frontière de Medyka, nos envoyés spéciaux ont d’abord rencontré Katryna et sa fille dans une petite salle de jeux aménagée sous une tente. La maman se confie sur leur périple : "Je suis arrivée il y a une demi-heure. J’ai mis sept jours pour venir de Kiev, parce que c’est très difficile de conduire jusqu’ici. Donc j’ai marché… Je suis venue seule avec ma fille, mon mari est retourné à Kiev pour garder notre maison, il pense que c’est ce qu’il doit faire. Ça me fait très peur, je suis stressée… Mais c’est la vie et je suis contente d’être ici. Je suis en sécurité et mon enfant est en sécurité", soupire Katryna, soulagée.