Le 6/8

Angèle, son album "Nonante-Cinq", "est vraiment dans la continuité de Brol"

Nouvel album d'Angèle

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Par François Saint-Amand via

L’auteure-compositrice-interprète belge devance tout le monde en balançant son deuxième album une semaine avant la date officielle. Bruno Tummers analyse ce disque qui reste fidèle au style Angèle.

Elle a l’art de casser les codes et d’apporter de la fraîcheur à une industrie musicale parfois bien rouillée. Angèle a encore surpris tout le monde ce 3 décembre, jour de ses 26 ans, en sortant son album Nonante-Cinq une semaine plus tôt que la date annoncée.

Elle a également dévoilé le 2e extrait de ce disque, Démons, en duo avec le rappeur Damso.

Une carrière fulgurante

L’album Nonante-Cinq se réfère à 1995, l’année de naissance de la chanteuse belge, une manière de contourner la prononciation de ce nombre à la française, pour elle dont la carrière explose aussi dans l’Hexagone.

La pochette la présente sous différents angles sur une attraction de montagnes russes, sorte de métaphore sur sa carrière. Angèle débute dans le milieu il y a cinq ans avec des vidéos postées sur ses réseaux sociaux et des concerts intimistes : elle séduit rapidement tant le public, toutes générations confondues, que les médias. Elle explose avec son premier album, Brol, qui l’entraîne dans un incroyable tourbillon.

La dernière fois que la jeune artiste avait sorti une chanson, c’était son duo avec la star britannique Dua Lipa, Fever, 6 mois après la fin de sa première tournée triomphale. "C’est arrivé à un moment génial : on était en plein confinement et j’avais cette occasion de continuer à faire de la musique, et de rencontrer une autre artiste incroyable Dua Lipa. Avec Sylvie ma manageuse, nous nous sommes retrouvées confinées à Londres pendant deux semaines dans un appartement, c’était cool comme aventure" a-t-elle révélé à Bruno Tummers.

La reine de la communication

Angèle avait besoin de prendre du recul par rapport à cette notoriété fulgurante. Mais le confinement en a décidé autrement : elle se met à écrire et composer de nouvelles chansons. "Je rêve d’être entourée des bonnes personnes, de grandir et d’apprendre de mes erreurs. Mais je ne voudrais pas échanger ma vie de maintenant pour celle d’avant, même si je le pouvais" confie-t-elle dans le documentaire qui lui est consacré par une célèbre plateforme de streaming.

"Cela lui a permis de faire monter l’attente autour de cet album. C’est exactement la même stratégie qu’OrelSan avec Montre jamais ça à personne" analyse Bruno Tummers. Cette méthode démontre aussi sa capacité à proposer une communication bien ficelée autour de ses projets et indépendante des diktats de l’industrie musicale.

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Le message de "Bruxelles je t’aime"

Cette stratégie paie aussi pour son nouveau single, Bruxelles je t’aime. Elle avait par exemple semé des indices sur son retour et cette chanson sur ses réseaux sociaux.

C’est suite au confinement qu’elle a passé en banlieue parisienne et qui l’a tenue éloignée de la Belgique qu’elle a eu l’idée de ce titre mais aussi "après avoir passé quasiment trois ans sur la route, loin de Bruxelles" a-t-elle déclaré. Le train dans lequel elle se trouve dans le clip évoque quant à lui "cette idée d’une vie qui avance et qu’on ne peut pas toujours contrôler, il y a une idée de la vitesse et chaque wagon représente une ambiance, une humeur. C’est aussi très lié à ce que je raconte dans l’album".

Angèle affirme encore davantage sa belgitude avec Bruxelles je t’aime, chantant aussi en néerlandais et citant des quartiers emblématiques de la capitale. Mais pas de quoi freiner le succès de ce titre à l’étranger selon elle : "En France ils s’amusent beaucoup déjà de ces quelques phrases en néerlandais qu’ils n’arrivent pas à prononcer. Je trouve toujours cela intéressant quand quelqu’un parle de sa culture de son pays, surtout que la France est juste à côté de la Belgique, nous sommes voisins et pas très différents. Il y a eu un très bel accueil (dans les radios françaises)".

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Un album plus orienté vers les jeunes générations

Le succès sera-t-il au rendez-vous pour l’entièreté de l’album ?

"Si vous avez aimé le premier album d’Angèle, Brol, on est vraiment dans la continuité. Vous aimerez donc Nonante-Cinq" assure Bruno Tummers, puisque sa musique s’attache à refléter la société, ce qui permet au public de se reconnaître dans ses textes. Elle traite notamment de la notion de consentement.

Le chroniqueur musical note toutefois un petit bémol sur la prononciation des paroles : "C’est une volonté parce que cela fait sa patte, mais on perd parfois la saveur des mots. On n’est pas dans une interprétation très marquée à la Brel. La musique est placée au même niveau que les paroles, cela gênera sûrement un public plus âgé".

Les jeunes générations se bousculeront par contre incontestablement à ses concerts, prévus à Dour en juillet et quatre fois à Forest National et une fois au Sportpaleis en décembre 2022.

© Toni Anne Barson / Getty Images

Retrouvez l’actualité musicale avec Bruno Tummers, et bien d’autres chroniques dans Le 6-8 en semaine sur La Une et sur Auvio.

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