85 variétés de tomates, c’est ce que cultive actuellement un kinésithérapeute à la semi-retraite, passionné de longue date par ce fruit, dans les serres de la Potagerie d’Antan, une exploitation dominant la vallée de la Hoëgne sur la commune de Theux. En fait, pour assouvir et développer sa passion, il a rejoint un autre passionné de tomates rencontré fortuitement, qui a implanté de grandes serres sur un terrain familial, nichées à flancs de coteaux dans un véritable décor de vacances. Là-bas, entourés de tous les animaux de la ferme, les deux cultivateurs recherchent en permanence de nouvelles variétés de tomates, toutes 100 pourcents naturelles.
On ne peut plus manger une tomate de magasin
André Hanozet connaît toutes les variétés qu’il cultive et en parle avec amour mais aussi désormais en véritable expert grâce à sa déjà longue expérience : "Voyez cette tomate, c’est la Belle Portugaise, explique-t-il, c’est une découverte, on ne la connaissait pas et on l’a essayée cette année. " Puis, il y a les variétés belges où André est incollable : " La Triomphe de Liège, le Téton de Wépion, la Verte de Huy, la Prolifique de Paliseul, le Potager de Vilvorde". Autant de variétés tantôt rouges, tantôt vertes, de petit ou gros calibre, rondes ou allongées qui forment un assortiment multicolore dans la chaleur des serres. Sa passion date d’une quarantaine d’années lorsqu’il se mit à apprécier les qualités d’une tomate naturelle : "Une fois qu’on a goûté une tomate de jardin, on ne sait plus manger une tomate de magasin. Une fois que j’en ai goûté, j’ai toujours voulu en cultiver", raconte André Hanozet.
50 heures de travail par semaine (hors récolte)
Le Theutois disposait d’une serre à domicile, mais il s’est vite senti à l’étroit. Sa rencontre avec Marcel Roemers, un Pepin – ça ne s’invente pas ! - lui a permis de développer ses cultures car Marcel est lui aussi un grand fervent de tomates. Aujourd’hui, dans les imposantes serres de Marcel, le duo cultive au quotidien pas moins de 2000 plants de tomates naturelles issus de 85 variétés. "Pour faire le suivi des 2000 plants, c’est environ 40 à 50 heures de travail par semaine, uniquement pour la taille et l’entretien des plants, hors récolte", explique Marcel Roemers. Les deux cultivateurs ont un côté "chercheurs"; les graines sont achetées en Belgique mais surtout essentiellement en France ; il existerait environ 400 variétés de tomates reprises dans des catalogues spécialisés qu’André et Marcel compulsent régulièrement avant de les acquérir ; d’ici peu, ils espèrent atteindre la centaine de variétés, voire plus, le tout en pleine complicité : "on forme un fameux duo, et il y a une grande amitié qui s’est créée grâce à la tomate et un plaisir commun" conclut Marcel. La marque de fabrique sans aucun doute de la Potagerie d’Antan.