Football

Anderlecht va couper dans son budget : le paradoxe du football belge chez les dames

Le Standard contre Anderlecht : chez les dames aussi... mais avec des budgets bien moins conséquents

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Si les Red Flames disputeront l'Euro cet été et que l'Union belge compte près de 50 000 footballeuses affiliées, la situation des clubs belges reste plus délicate. Anderlecht, champion ces 4 dernières années, a décidé il y a quelques semaines de couper dans le budget du "RSCA Women", son équipe dames. En cette journée internationale des droits des femmes, petit coup de projecteur sur le football de clubs au féminin dans notre pays.

La situation peut sembler paradoxale : côté pile, un nombre de licenciées frôlant les 47 000 footballeuses, soit une hausse de plus de 20% en 3 ans d'après les chiffres de l'Union belge, avec notamment la base de la pyramide qui s'élargit petit à petit (de plus en plus de jeunes joueuses, entre 8 et 12 ans). Côté face, des clubs du top à la peine, à l'image d'Anderlecht, le champion en titre où évoluent plusieurs Red Flames, qui va diminuer le budget de sa section féminine.

Au-delà des effets désastreux de la crise du Covid sur les budgets, le manque de revenus générés par la compétition féminine, la Super League, pousse aussi les clubs à se serrer la ceinture. Avec seulement un match télévisé par journée, il est encore difficile d'attirer les sponsors. Comme souvent dans le monde du sport au féminin, le football belge côté dames est un serpent qui se mord la queue : les sponsors voudraient plus de visibilité, mais pour plus de visibilité et un meilleur niveau, il faut plus d'argent. Et donc notamment plus de sponsors… Pourtant, certaines audiences de Super League semblent avoir surpris le diffuseur lui-même (Eleven Sports), comme le match Bruges-Standard par exemple, qui a attiré plus de 90 000 téléspectateurs. Des chiffres encourageants pour une compétition en évolution permanente.

Du temps... et de l'argent

Mais Anderlecht n'est pas le seul club à se poser des questions : des équipes comme Woluwé ou Alost, qui ne sont pas liées à un club évoluant en Pro League chez les messieurs, souffrent également et réfléchissent à leur futur. Les conditions d'octroi de la licence vont en effet être durcies. Il faudra notamment au moins 3 joueuses sous statut semi-professionnel par club (actuellement dans notre pays, seule Tessa Wullaert bénéficie d'un contrat professionnel à temps plein à… Anderlecht) et il y aura désormais aussi des indemnités de formation à payer lors des transferts. Objectif : améliorer le statut des joueuses et ainsi, progressivement, le niveau de la compétition. Mais tout cela prend du temps et donc de l'argent.

Pour en revenir à Anderlecht, le club a décidé de mettre l'accent sur la formation des jeunes joueuses, philosophie adoptée également (mais avec plus de moyens tout de même) chez les garçons... Le club d'OHL, deuxième favori de la Super League cette saison, tente lui le pari inverse : il vient de recruter une joueuse professionnelle suédoise, Amanda Johnsson-Haahr, pour l'aider dans la quête du titre et de la qualification pour la Ligue des Champions. Il faut dire que la prime de participation à la compétition européenne s'élève cette année à 400 000 euros par club, soit un montant plus élevé que le budget d'un club comme Gand. Et un rêve pour beaucoup de dirigeants de sections féminines à l'heure actuelle…

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