Il n’en aura finalement rien été. Alors, ne nous méprenons pas, perdre 2-1 contre West Ham, demi-finaliste sortant d’Europa League n’a, dans le fond, rien d’indigent mais plus que le fond, c’est la forme qui a inquiété.
Parce que face aux Hammers, Anderlecht est retombé dans des travers qu’on ne lui connaissait que trop bien depuis quelques semaines. Principale lacune de ces Mauves, le manque d’envie et d’abnégation qui a sauté aux yeux de tout le monde pendant, disons, 85 minutes.
En retard sur quasiment tous les seconds ballons, trop justes à la course, approximatifs dans leur replacement, laxistes dans leur couverture de balle et imprécis à la construction, les Mauves n’ont fait que subir les (timides) assauts anglais. Comme si un ressort précieux était (déjà) recassé et que les Bruxellois n’avaient ni l’envie, ni la hargne pour espérer arracher un résultat, comme les Unionistes ou les Brugeois avaient pu le faire quelques heures plus tôt, donnant aux Mauves une leçon de courage et de jusqu’au-boutisme.
De jusqu’au boutisme, il n’en aura quasiment jamais été question jeudi soir, au London Stadium. Enfin si, pendant les cinq dernières minutes du match où les Mauves, galvanisés par la bonne montée au jeu du bambin Lucas Stassin, se sont lancés dans un baroud d’honneur trop tardif.
Malgré ce pénalty concrétisé par un Sebastiano Esposito, tout heureux de 'sauver' son match, le suspense aura donc été de trop courte durée. Et les Mauves ressortent finalement de cette soirée d’Europa League avec encore davantage de questions que de réponses… avant d’affronter Bruges ce weekend.
Alors, quel système préconiser ? Face à West Ham, Felice Mazzu avait succombé à l’appel du pied des supporters, rangeant son sempiternel 3-5-2 provisoirement au placard pour passer à un 4-4-2 à plat. Système qui, disons le franchement, n’a pas porté ses fruits. Le coach bruxellois pourrait donc être tenté de revenir à ses premiers amours tactiques, ayant prouvé (de façon peut-être trop prématurée ?) par A + B que ce 4-4-2 ne fonctionne pas forcément mieux.
Quels joueurs aligner ? Malgré son but, Esposito, trop en retrait pour vraiment peser sur le jeu, n’a pas réalisé le match du siècle. On serait même presque tenté de dire qu’en dix minutes, Stassin a montré davantage de choses que l’Italien, en manque de confiance, sur l’ensemble de la rencontre. Verschaeren patauge dans le dernier geste, Silva court après la confiance qui l’habitait en début de saison, Amuzu alterne le bon et le franchement moyen, bref les prétendus leaders du vestiaire mauve ne répondent pas (toujours) présent.
Et même si Anderlecht a toujours son sort entre les mains et peut encore imaginer se qualifier, cette prestation en demi-teinte face à West Ham a fait rejaillir quelques démons. Comme si l’édifice bruxellois était tellement fragile que la moindre secousse pouvait venir faire vaciller tout ce qui avait été construit auparavant.
Au-delà du score et des chiffres, c’est peut-être ça le plus inquiétant. Pour l’instant, Anderlecht ne trouve pas la moindre once de continuité. Et ce, alors qu’un calendrier chargé attend les Mauves dans les prochaines semaines…