Namur

Andenne : la ville ne veut plus de nouvelles maisons 4 façades

L'Avenir nous l'apprenait il y a quelques jours : sauf exception, Andenne veut interdire la construction de quatre façades, une volonté reprise dans un code de bonne conduite publié il y a quelques mois. C’est a priori la première commune à franchir le pas en Wallonie. Le bourgmestre Claude Eerdekens invoque notamment le coût de l’équipement de nouvelles voiries : "Spécifiquement dans les villages, nous avons constaté que l’étalement urbain jusqu’à l’infini dans les campagnes, nécessite des investissements qui peuvent atteindre 200.000 euros pour chaque nouvelle maison. C’est tout simplement intenable pour le budget communal ! "

Claude Eerdekens refuse aussi désormais des maisons quatre façades sur les terrains situés sur les hauteurs parce que cela provoquerait, dit-il, des écoulements en cas de forte pluie : " C’est une évidence : plus il y a de béton, moins l’eau peut être absorbée par le sol et cela provoque des écoulements qui peuvent provoquer des inondations dans les zones en contrebas ! Il n’y a rien à faire, le changement climatique est là et peut provoquer de fortes précipitations. Nous devons donc nous adapter au niveau urbanistique."

Suite à ces restrictions urbanistiques, certains terrains à bâtir ne le sont plus. Le notaire David Remy a déjà été confronté à plusieurs cas de propriétaires dont les biens sont désormais invendables. Ce dernier comprend certains arguments avancés par la ville et reconnaît notamment que les quatre façades n’ont plus leur place dans un centre urbain. Il balaie par contre l’argument du coût de l’équipement des voiries qui, rappelle-t-il, doit être supporté par les villes et communes. C’est d’ailleurs inscrit dans un décret. En attendant, David Remy doit désormais mettre en garde certains acheteurs lors de l’acquisition d’un bien. Pour lui, cette mesure met par ailleurs les propriétaires devant le fait accompli : " Le Code wallon de l’aménagement du territoire permet de modifier le plan de secteur et de faire passer des terrains qui sont en zone d’habitat en une autre affectation mais moyennant certaines procédures d’une part et en prévoyant surtout une rétribution financière auprès du propriétaire qui se voit lésé. Ici on n’est pas du tout dans ce cas de figure ! "

Bloqués dans leur projet de constructions ou dans leur projet de vente, des propriétaires ont déjà introduit un recours auprès de la Région wallonne. D’autres le feront très prochainement. Si la Région leur donne raison, la ville d’Andenne pourra encore se tourner vers le Conseil d’État qui ne statuera toutefois pas sur des questions de fond mais uniquement de procédure.

Ecoutez les explications de Grégory Fobe

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