Son nom commun, tulipier de Virginie, suppose qu'il est originaire d’une région bien précise des Etats-Unis alors qu’on le trouve à l’état naturel sur une bonne partie de la côte Est.
Son nom latin est lui aussi perturbant : liriodendron, ce qui signifie 'arbre aux fleurs de lis' alors que ses fleurs ressemblent plutôt à une tulipe. Une jolie fleur d’ailleurs, étrange. Elle démarre verte, puis éclaircit jaune-vert avec une marbrure orange caractéristique et des étamines de grande dimension. Elle est légèrement odorante et mellifère. On dit d’ailleurs que son miel de couleur ambrée est particulièrement apprécié aux Etats-Unis. Si cette fleur fait vaguement penser au magnolia, c’est logique car les deux arbres appartiennent à la même famille, celle des magnoliacées. Pour voir apparaître les premières fleurs (entre mai et juillet), il vous faudra cependant être patient : l’arbre ne commence à fleurir qu’après +/- dix ans.
Sa feuille est unique : plutôt grande avec des lobes latéraux pointus, mais le lobe central semble avoir été découpé aux ciseaux. Un feuillage qui a la particularité de muer en jaune à l’automne rendant l'arbre particulièrement flamboyant. Vous pouvez bien sûr planter l’espèce sauvage mais Francis lui préfère nettement une sélectionné nommée ‘aureomarginatum’. Moins vigoureuse, plus lente et surtout très lumineuse grâce à ses deux tonalités : une partie centrale vert sombre mais beaucoup plus pâle, presque jaune en périphérie.
Le tulipier est très facile à vivre acceptant à peu près tous les climats même froids, aimant tous les sols à condition de l'arroser et aimant le soleil, en tout cas la lumière. Ce très grand arbre - entre 20 et 30 mètres de haut - a une croissance rapide et un port majestueux : il lui faut donc de la place.
Son essence est très sollicitée dans l’ébénisterie et la lutherie.
Petite anecdote : C’est le comte La Galissonière qui ramena une pouce de l’arbre en France et en fit cadeau à Marie-Antoinette. Si vous vous promenez au Petit Trianon à Versailles, là où l’arbre fut planté à l'époque, vous aurez beau scruter l’horizon, vous ne verrez pas de tulipier de Virginie. Il a malheureusement été déraciné par la terrible tempête de 1999. Mais son tronc a été racheté par un coutelier de l’Aveyron et de son bois, il en a fait des manches de couteaux numérotés de 1 à 1755, année de naissance de la reine Marie-Antoinette.