Point de rentrée digne de ce nom sans Amélie Nothomb ! Son dernier roman, le 30e, s’intitule Premier Sang. Elle y fait renaître son papa, au sens premier du terme.
C’est l’histoire de son papa, Patrick Nothomb, célèbre diplomate belge, issu d’une famille tout aussi célèbre chez nous ; il nous a quittés l’année dernière. Amélie Nothomb raconte la première partie de sa vie, une vie incroyable, et elle prend sa voix. Elle parle de lui à la première personne.
"C’était indispensable pour moi de l’écrire à la première personne du singulier. Il s’agissait pour moi de rendre la vie à mon père. Je prenais ça très au sérieux. Il fallait le ressusciter pour que je puisse enfin lui dire adieu. Je n’avais pas pu me rendre aux funérailles de mon père, parce que j’étais confinée à Paris. Cela a été affreux pour moi de ne pas pouvoir participer aux cérémonies qui ont célébré sa mort.
Et, à cause de cela, je me suis dit : il faut que je rende la vie à papa pour lui dire vraiment au revoir. Et quelle meilleure façon de lui rendre la vie que de devenir lui, de lui prêter ma vie. C’était un acte très fort pour moi d’écrire ce roman avec un 'je'. Ce n’était pas une fantaisie littéraire. C’était vraiment : "Papa, sers-toi de moi, je te donne ma vie, parle par moi". Et c’est vraiment l’impression que j’ai eue. J’écrivais avec la voix de mon père, c’était terriblement fort."