Ambitieux, jeu sans faille, physique de bison : la recette du succès de Carlos Alcaraz

Observé par les experts tennistiques en 2021, Carlos Alcaraz commence cette année à se faire un nom auprès du grand public. La recette pour rentrer dans les têtes et faire parler de soi, c’est de gagner et l’Espagnol l’a bien compris au Masters 1000 de Madrid. Le jeune espagnol commence par s’offrir Nadal, malgré une cheville tordue, ainsi que Djokovic, numéro un mondial. Une première historique de battre ces deux géants dans un même tournoi sur terre battue. En finale, il a balayé Zverev, numéro 3 mondial, en 1h03. En après-match, le joueur allemand le qualifie comme "le meilleur joueur du monde".

Il boit la pression comme un petit expresso

Des résultats rendus possibles grâce à ses nombreux atouts comme l’explique notre consultant tennis Philippe Dehaes : "Pour ceux qui ont l’occasion de le découvrir, il a un panel archi complet de tous les coups. Il est très fort pour défendre, en étant capable de contrer et de garder la balle sur le terrain. Et puis en une frappe de balle, il est capable de faire la différence. Il a cette capacité à être très offensif en variant le jeu. Il n’a aucune faille." Physiquement, mais également mentalement, Carlos Alcaraz semble être sur un nuage. "Là, il vole carrément et il boit la pression comme un petit expresso. Il ne doute pas et saisit à chaque fois sa chance. Il le fait presque avec le sourire. Il a l’air heureux d’être là sur le terrain", explique notre expert tennis.

Joueur complet comme l’illustre sa dernière finale à Madrid où il enchaîne les services-volées, les amorties et les coups offensifs, l’Espagnol devient la cible à abattre en vue des prochains tournois. "Aujourd’hui, il est déjà très difficile à battre. Je pense que beaucoup ne le battront plus. Excepté le top cinq mondial, je ne sais pas qui peut le vaincre sans qu’il soit dans un mauvais jour", affirme Dehaes.

Touché à la cheville à Madrid, il se remet de sa blessure avec en tête une victoire à Roland Garros. Pas simplement en tête d’ailleurs, le joueur espagnol clame haut et fort ses envies de remporter son premier tournoi du Grand Chelem. "Je suis prêt à rivaliser avec les grands dans tous les tournois, sur toutes les surfaces. En Grand Chelem, avec les matches en cinq sets, c’est totalement différent, mais je crois que je suis prêt" a-t-il déclaré au micro de Eurosport. Une déclaration jugée "réaliste" par Philippe Dehaes : "J’adore l’entendre dire et assumer cet objectif de gagner Roland Garros. Il a du respect pour les autres sur le terrain, mais il ne se met aucune limite. Il est juste construit différemment."

Malgré les nombreuses certitudes amenées ces dernières semaines, une interrogation subsiste toutefois dans la tête de notre consultant tennis : "Il a l’air fort comme un bison. Malgré tout, il n’a pas joué beaucoup de Roland Garros (1 seul, ndlr). Aller battre Djokovic ou Nadal en trois sets n’est pas le même match que de les battre en deux sets. On va voir s’il a déjà cette maturité et cette capacité de gagner contre les meilleurs en cinq sets. Très peu sont capables d’enchaîner de pareilles performances."